JONATHAN
Kate

Jonathan, en voulant acheter une thanka (tenture tibétaine) qu’il avait réservé, se fait doubler par une femme qui a offert le double de la somme qu’il était disposé à payer. C’est ainsi que Jonathan rencontre Kate, une charmante anglaise en exil. Celle-ci fait en fait partie de la haute société anglaise en poste à Delhi.
Kate décide Jonathan à partir avec elle dans les montagnes à la recherche du château de l’oiseau blanc. Mais que cherche-t-elle en réalité ?

Par TITO, le 1 janvier 2001

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2 avis sur JONATHAN #7 – Kate

Ce qui est terrible avec Cosey c’est que lorsqu’il raconte l’histoire d’un homme qui traverse des montagnes, de ses rencontres, de sa confrontation avec lui même, tout simplement, il est extraordinairement émouvant. Mais dans cet album où il semble chercher l’émotion, où il force un peu le trait des sentiments, ça ne semble plus prendre.
Pour tout dire, j’avais été ému par cet album dans mon enfance, et j’en gardais un souvenir très particulier, un peu comme on se souvient de nos vieux dessins animés, tout en espérant que si on les revoyait on ne serait pas trop déçu. Et là, voulant en faire une critique élogieuse, je me retrouve face à une sauce qui ne prends plus… Malheur ! Kate qui pour moi était un Cosey mythique n’est en réalité qu’un histoire un peu bancale…
Tant pis pour moi donc… Pas de quoi cependant vous priver de ce tome si vous avez la série, sachez juste que l’histoire un peu artificielle peut déplaire, mais le trait, et le gentil Jonathan, sont toujours là…

Par TITO, le 21 mars 2003

Alfred du meilleur album en 82 à Angoulême, j’avoue que "Kate" m’intriguait avant même de l’ouvrir. Présenté comme l’album de la consécration, celui qui donna à Cosey la possibilité de pouvoir ensuite faire ce qu’il voulait avec la destinée de son héros, qui rassura son éditeur, Kate se présente d’emblée comme une pièce importante de cette série qui évolue déjà vers un ton bien plus personnel.

Maintenant que je referme la dernière page, que je repense à cette lecture, je suis bien évidemment très impressionné, car on a ici une nouvelle fois le concentré de ce qui constitue le style Cosey, le tout joliment enveloppé dans une vague intrigue prétexte qui ne fait que très peu illusion. Qu’importe la quête de cet énigmatique château de l’oiseau blanc, qu’importe même qu’ils le trouvent, car ce qui compte, ce qui nous emporte dans ce récit c’est la relation très subtile qui se construit entre Jonathan et Kate, ces gestes, ces moments passés à se faire des confidences, se murmurer des secrets. Ils sont jeunes, rêvent d’un lieux évoqué dans un poème… La jeune fille cache ses véritables motivations, elle veut fuir, elle veut vivre son rêve intensément et le jeune homme aux yeux clair lui renvoie le reflet de ce voyage fantasmé, que tout est possible. C’est une quête à deux, une recherche de soi, du cœur, il faut plonger dans ce pays, se perdre dans ces montagnes.

A l’occasion de cet album Jonathan ne tombe pas simplement amoureux de la belle américaine, il s’immerge dans son histoire, aveuglément. Il n’a pas forcément beaucoup d’attache (d’ailleurs ou est passée la petite Drolma ?) et quand se présente cette idée un peu folle il répond impulsivement oui !

Cosey imprègne l’album de ses propres voyages, de ces touches de couleur et ces paysages qui prennent autant de place que les personnages eux mêmes, il habille ses cases de clichés saisis d’une fenêtre et nous entraîne sur les pistes enneigées.
Il affine son dessin pour l’occasion, avec un encrage plus fin, parfois même plus réaliste et plus texturé. En parallèle il pousse son sens de l’épure dès le moment ou les deux jeunes héros se retrouvent en pleine montagne, lui permettant de jouer avec la masse blanche de la neige, avec les taches de noir…

Alors même si ce "Kate" n’a pas encore la sublime virtuosité de "A la recherche de Peter Pan" il reste un magnifique album qui prend sa force justement de ses petites imprefections. Mais surtout il démontre que Cosey est dors et déjà un auteur important et très exigent.
Un des must de la série !

Par FredGri, le 4 octobre 2013

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