JOLIES TENEBRES
Jolies ténèbres

Quelques part dans un bois, une fillette git à terre, que lui est-il arrivé, nous le saurons pas, néanmoins, alors qu’elle reste allongée toutes les petites créatures qui peuplent son imaginaires s’échappent alors de son corps, se demandant bien tout d’abord ce qui peut bien se passer, mais surtout ce qu’ils vont dorénavant devenir… Parmi eux, la petite Aurore va décider de prendre les devant en organisant tout se petit monde, trouver à manger, des abris, essayer de se dépétrer de cette situation. Et, tandis que le temps coule, la fillette reste malheureusement allongée et chacun peut ainsi se rendre compte que la nature n’est pas forcément si acceuillante que ça !

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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2 avis sur JOLIES TENEBRES #1 – Jolies ténèbres

Je viens de refermer la dernière page de cet album. J’avais commencé ma lecture en me disant que ce ton quelque peu naïf me plaisait bien, que le graphisme était plein de charme, j’étais prêt à découvrir la suite du récit, très intéressé. Mais voilà, assez vite il se créé un décalage entre ce dessin tout gentil, et faussement naïf, et l’histoire qui prend progressivement des reflets de cruauté. Non seulement nous voyons le corps de la fillette se décomposer tandis que les personnages jouent naïvement avec cet état, investissent le crâne pour y habiter, s’amusent avec les larves qui pullulent vers les plaies etc. Mais aussi, tout autour de la dépouille, nous assistons aux différentes réactions des uns et des autres qui se montrent impitoyables, arrachant, écrasant, se faisant dévorer, avaler et j’en passe.
Nous ne sommes donc pas du tout dans un petit conte innocent, mais bel et bien dans un récit cruel et parfois même assez dérangeant.
Jolies Ténèbres prend donc à contre courant les habituels scénario du genre, des petites princesses perdues dans la forêts, ou tout est asceptisé mais ou nous avons aussi une dimension irréelle qui permet un certain nombre de métaphores, qui font rêver mais aussi prendre conscience de quelques valeurs… Ici, on est en quelques sorte entre "sa majestée des mouches" et "Alice", et la dernière partie, plus "touchante" permet de retrouver un peu d’éléments plus intéressants. Il n’empêche que pas mal de moments sont assez dérangeants (je me souviens par exemple de ce gamin qui veut profiter du repas d’un groupe de petits oisillons et qui se fait mutiler, ou encore de cette gamine qui se fait dévorer par des fourmis etc. etc. etc.)
Pour conclure, je met en garde le lecteur qui pourrait s’attendre à une petite histoire toute en innocence, méfiez vous car, comme moi, vous risquez de vite déchanter devant la gratuité de certaines scènes, ne vous laissez pas attendrir par l’apparente naïveté du graphisme (d’ailleurs le travail de Kerascoët est vraiment splendide !).

Par FredGri, le 24 février 2009

Si vous souhaitez raconter une belle histoire à vos petites têtes blondes, surtout ne choisissez pas Jolies ténèbres sous peine de les voir faire des cauchemars. Ce conte est résolument adulte et fait ressortir tout le côté sombre, méchant, voire monstrueux de l’enfance.
Les deux auteurs ont une excellente connaissance du monde fabuleux des petits, où candeur et innocence ne sont jamais très éloignées de la cruauté.
Le titre antithétique de ce one shot correspond d’ailleurs merveilleusement bien à ce récit. «Jolies» pour la grâce, la gentillesse de ces petits personnages dans lesquels chacun de nous peut trouver un écho à son enfance. Personnages que l’on voit encore dans les cours de récréation et qui reproduisent de génération en génération les mêmes jeux : ceux qui font grandir.
« ténèbres » pour l’environnement, le cadavre d’une fillette qui se décompose, pour la méchanceté de ces petits personnages, pour l’absence totale chez ces enfants de la notion du bien et du mal.
A la lecture, on trouve un scénario finement ciselé, avec des historiettes qui s’entremêlent et nous entrainent inéluctablement, de la gentille dinette au dénouement final, dramatique, horrible, que l’on ne peut malheureusement s’empêcher de rapprocher à certains faits d’actualité.

Le décalage créé par le dessin de Kerascoët, (Marie Pommepuy et Sébastien Cosset), est en totale harmonie avec ce conte décalé. Une aquarelle très douce pour un monde très dur où l’on oscille en permanence entre douceur et atrocité.
Un monde où les relations dominant, dominé, tyrannie et soumission régissent les rapports dans les cours d’école et voire même au-delà.
Une lecture dont on ne sort pas indemne, ce conte, cruel comme la vie, est une réelle grosse surprise. L’émotion est au rendez-vous.

Par Olivier, le 15 mars 2009

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