JOHNNY JUNGLE
Première partie

Johnny Jungle, cheveux grisonnants, mauvaise mine et bière à la bouche, se terre dans un hôtel d’Acapulco. Il semble aux abois, guettant l’arrivée d’ennemis dont on ne sait rien. Mais il se souvient qu’il n’a rien à craindre, parce qu’il est le plus fort, parce qu’il a été le Roi de la Jungle. Et il se souvient encore de tout. De TOUT.

Par legoffe, le 28 janvier 2013

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Notre avis sur JOHNNY JUNGLE # – Première partie

Jean-Christophe Deveney nous entraîne dans sa vision du mythe de Tarzan et d’un de ses principaux acteurs au cinéma, Johnny Weissmuller, dans une fable menée avec un esprit particulièrement effronté. Les premières pages sont d’ailleurs l’occasion d’une entrée fracassante, montrant un Johnny Jungle déjà bien abimé par le temps et par l’alcool. Mais cette introduction est surtout une manière efficace de nous inciter à découvrir le destin de ce personnage qui a grandi dans la jungle, élevé par une maman singe aimante et entouré d’amis au poil.

L’esprit général est pétillant, l’auteur reprenant les bases de la légende du Roi de la Jungle pour mieux les détourner et y réintégrer d’autres références du même univers. Il brouille ainsi les pistes, tant dans la jungle africaine que dans l’hollywoodienne, intégrant des tronçons d’histoires qui rappellent celle du “vrai” Tarzan, mises en parallèle avec la vie de Johnny Weissmuller. Les références sont innombrables, à commencer – bien sûr – par les tournages des films, les vieilles affiches, mais aussi l’origine allemande de l’acteur et ses exploits olympiques.

On ne sait donc pas vraiment, ici, ce qui relève des vrais souvenirs du personnage principal, que de ses affabulations. Le récit est très habillement construit, avec un récit raconté à la première personne entrecoupé de témoignages, sous forme d’interviews, de personnes qui ont côtoyé le héros au cours de sa vie.

Une chose est sûre, l’auteur s’amuse beaucoup et donne aux aventures du jeune Johnny un caractère de jungle en folie, au moins au début. Mais le livre porte aussi un regard cynique sur un monde qui ne l’est pas moins, celui des faux-semblants, dans une société maîtrisée par l’image et hypnotisée par ses stars.

L’ensemble est plaisant à suivre, d’autant qu’il est mis en image avec brio par Jérôme Jouvray, aux dessins toujours aussi dynamiques. Tirons aussi un coup de chapeau à Anne-Claire Jouvray qui met magnifiquement l’ensemble en couleurs.

On regrettera juste que l’esprit irrévérencieux ne soit pas plus exploité par le scénariste. Le récit ne révèle pas non plus tout son potentiel et pourrait faire preuve de plus de surprises. Mais il est finalement difficile de vraiment juger pour l’instant car cette aventure est annoncée en deux tomes. Or, au regard de la tournure des événements, la deuxième partie du récit va apporter tout son sens à l’histoire et, très certainement, lui donner la rondeur qui lui manque encore. Guettons donc avec attention, du haut de notre bananier, la suite des aventures de Johnny Jungle.

Par Legoffe, le 28 janvier 2013

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