JOHN LORD
Bêtes sauvages - Opus 2

Pour tenter de comprendre le meurtre atroce de Peter Winkley, l’ancien responsable des UPI à New York, ainsi que deux autres personnes, John Lord et Clara Summers partent en Louisiane pour rencontrer Clive Blake, un inspecteur de police à la retraite. En effet, ce dernier, lorsqu’il était en activité, a travaillé sur un cas similaire de tuerie sauvage et de fait, peut aider les deux enquêteurs. Ces derniers vont-ils pouvoir trouver des indices dans cette affaire qui leur permettront de faire lien avec celle qu’ils traitent présentement ? Peut-être bien, mais pour cela, ils vont devoir remuer un passé douloureux, vieux de plus de trente ans, dont toute évocation n’est pas si aisée à entendre.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur JOHN LORD #2 – Bêtes sauvages – Opus 2

Nous retrouvons le couple atypique des années après guerre (la grande !) formé par John Lord et Clara Summers de l’UPI (service de recherches newyorkais) sur les traces d’un tueur qui lacèrent sauvagement ses victimes. Conformément à l’agencement de l’épisode premier, nous suivons en parallèle deux intrigues, l’une, exempte de dialogues, relative à la transformation d’une sauvageonne en femme civilisée, l’autre, dédiée aux investigations du couple Lord/Summers. A ce titre, enfin l’on commence à percevoir un lien entre les deux récits, gérés de main de maître par Denis-Pierre Filippi, qui par un découpage original des plus habiles et les comportements excessifs de ses personnages principaux, entretient un suspense bien prenant.

Oui, l’univers qu’il dépeint (loin de celui des "Corsaires d’Alcibiade") est assez glauque et peut, quand c’est le cas, se révéler d’une violence inouïe. Il y a des mystères dans ce récit qui, tout en contraste, ne demandent qu’à être éclaircis. Hormis la femme sauvage qui peut éventuellement se transformer en superbe naïade, John Lord peut se dévoiler sous une forme de brutalité extrême. Tout comme la belle Clara Summers qui est loin d’être une prude personne. Aussi, on se laisse guider par ses faux-semblants en souhaitant ardemment tomber sur quelques indices à glaner pour en deviner les aboutissants. Mais encore en ce tome, toutes les cartes ne sont pas abattues et il va falloir patienter (beaucoup même puisque à l’heure de cette fiche, 3 ans sont passés).

Les dessins, sombrement entretenus, de Patrick Laumond sont grandioses. D’une précision extrême, les plans qu’ils jettent à nos yeux avides sont très osés par les angles utilisés (les vues en plongées sont extraordinaires) prouvant qu’il gère au mieux les espaces. Les mouvements (quand les situations l’exigent) sont bien maîtrisés et dévoilent des postures bien restituées. La violence comme la douceur (comme tout autre sentiment d’ailleurs) peuvent être ressenties sans équivoque au travers de ses personnages qui s’intègrent bien dans l’ambiance des années 20. De même, les pleines pages qui agrémentent çà et là, l’album sont d’une beauté hypnotisante.

Ce tome constitue une suite des plus accrocheuses qui demande urgemment une réponse à toutes les questions qui restent encore en suspens. Messieurs les auteurs, votre griffe est encore sollicitée, merci par avance !
 

Par Phibes, le 21 mai 2009

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