JOE LA PIRATE
Tome 1

Née en 1900 à Londres, Marion Barbara Carstairs démontre dès son jeune âge une originalité et un caractère hors du commun. Son insolence atypique fait qu’elle se surnomme, après une chute de chameau, Tuffy. A l’âge de ses onze ans, sa mère et son beau-père l’envoient à New-York chez sa grand-mère, riche veuve, qui l’inscrit dans un pensionnat de jeunes filles dans le Connecticut. C’est dans cette institution que la vigoureuse Tuffy s’épanouit, laissant libre cours à ses sentiments vis-à-vis de ses pairs. En 1915, elle doit revenir à Londres à la demande se mère. Grâce à son nouveau beau-père, elle s’enhardit en apprenant la conduite automobile, grisée par la vitesse. De retour aux Etats-Unis, en 1916, elle décide de prendre part à la guerre qui sévit en Europe. C’est sur le front qu’elle rencontre Dolly Wilde, infirmière, qui devient son amante et change profondément sa vie.

Par phibes, le 13 mars 2021

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Notre avis sur JOE LA PIRATE #1 – Tome 1

Joe la pirate est le dernier ouvrage réalisé par le regretté Hubert (Peau d’homme, Le boiseleur, La nuit mange le jour…) avant sa disparition. Cet album est de plus le premier roman biographique de cet auteur se rapportant à une femme passionnée du 20ème siècle qui a vivre sans tabou durant toute son existence. Cette personnalité est Joe Castairs, une sorte aventurière exubérante, qui a su se faire remarquer par le grand public à la faveur de ses nombreuses pérégrinations.

Fort d’une consistance impressionnante qui trahit inévitablement une recherche documentaire très fouillée, Hubert nous livre une superbe biographie qui commence dès le plus jeune âge de Joe Castairs. A partir d’une évocation linéaire, l’auteur s’est donné du temps pour nous faire découvrir la personnalité de son héroïne. Nombreuses sont les tranches de vie qui se juxtaposent et qui nous rendent témoins de sa soif de prendre la vie à grosses brassées, de ses aspirations libertines, de ses amours également qui ont marqué son existence et également, en tant que garçon manqué, ses aptitudes à prendre des risques payant ou pas.

Aussi, à la lecture de ce biopic romancé, on ne manque pas de se laisser griser par cette profusion de faits qui témoignent le caractère fonceur de cette femme, droite et originale dans ses décisions, assurément bien en avance sur son temps. Hubert gère bientôt ce témoignage au gré d’une ambiance enlevée, généreuse et pleine de croustillants.

Côté dessins, Virginie Augustin (à qui on doit Alim le tanneur, 40 éléphants, Monsieur Désire ?…) complète parfaitement son scénariste (ils se connaissent bien). Cette dernière vient ici, une fois de plus après Conan le Cimmérien (T6), faire évoluer son trait qui a tendance à se rapprocher de celui d’Yves Chaland. La maîtrise est remarquable, l’artiste faisant évoluer impeccablement son personnage au fil du temps, le rendant réellement attachant grâce à un jeu d’expressions bien adapté. La finesse de son dessin permet ainsi de traduire le message d’Hubert dans des proportions réalistes qui forcent l’admiration.

Une première partie réussie qui a le privilège de nous faire découvrir un personnage ô combien charismatique, pétulant à souhait et empli de ressources. En espérant la suite…

Par Phibes, le 13 mars 2021

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