JIN
Volume 12

 
Dans une parenthèse extraordinaire qu’il va vivre (comme un voyage dans un univers parallèle s’étant traduit pour ceux qui l’entouraient par la disparition pure et simple de son corps à leurs yeux), Jin va avoir des visions dans lesquelles il va se voir à différents âges et dans lesquelles il va également voir la petite Ohatsu, elle aussi à différents âges ! De "retour" sans savoir trop comment – tout comme il n’aurait pas su pourquoi il "partait" – , il va ressentir combien il devait être lié avec cette petite fille, ce qui va le faire réfléchir une fois de plus sur la portée des actes qu’il fait à l’époque où il est et sur les conséquences qu’ils pourraient avoir. Il avait en effet senti que s’il réussissait à ramener Ohatsu à la vie, c’est la sienne qui ne pourrait plus "exister". Tout comme il appréhendait tout ce qui pouvait changer le cours des choses… Heureusement (?) pour lui, c’est la nature qui a tranché ; et si le médecin en lui avait tout fait pour sauver la gamine, elle était finalement décédée malgré les soins de l’opération en cours, et Jin avait donc pu se re-matérialiser !!!

Jin va ensuite devoir faire de la gynécologie obstétrique ; une discipline dans laquelle il n’a pas d’expérience. La présence d’une certaine Iné lui sera d’un grand secours. Puis il sera appelé à Nagasaki où, sous la surveillance méfiante d’un sceptique médecin hollandais, il devra opérer un citoyen anglais au niveau d’un canal lacrymal.

Enfin, Jin, qui œuvre pour la diffusion de ses connaissances, rencontrera un certain Messire Tanaka dit "Giémon aux automates" : un inventeur de renom à qui il confiera une petite ampoule du XXème siècle en espérant que celui-ci puisse la faire fonctionner…
 

Par sylvestre, le 18 mars 2011

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Notre avis sur JIN #12 – Volume 12

 
Il est vrai qu’étant donnée l’hypothèse du début de la série, plus rien ne devrait nous étonner. La spectaculaire disparition de Jin qui s’amorçait à la fin du tome 11 était donc le type de situation extraordinaire auquel il fallait s’attendre à un moment ou à un autre, non ?! Il n’empêche qu’à force de suivre le chirurgien venu du futur, on avait fini, au fil des tomes, par accepter, sans plus trop y regarder, son utopique spécificité ! Cela dit, l’auteur Motoka Murakami a clairement coupé court à des questions et à des réactions embarrassantes qui auraient pu émaner des témoins de la scène puisqu’il écrit tout simplement (page 22) que ceux-ci ne s’étaient pas plus étonnés que cela, non plus, d’avoir assisté à un tel phénomène, ce qui revenait à dire que "ça" ne reviendrait pas sur le tapis par des personnages secondaires ! De quoi "brûler" une piste qui aurait pu faire s’étendre sur d’autres terrains le scénario, quoi ! M’enfin, on est dans de la fiction uchronique et on le sait depuis le départ, comme je le rappelais plus haut ! Et le mangaka reste maître de son œuvre ; ce qui n’est de toutes façons pas pour nous déplaire puisqu’il mène sa barque avec grand talent !

Reste donc le plaisir de cette lecture et de la découverte des différents personnages que Jin rencontre ou soigne, des différentes choses qu’il fait et qui le raccrochent au futur (ou qui l’en éloignent selon qu’il œuvre contre la logique du temps ou non), ainsi que les différentes choses qu’on apprend encore et toujours sur le Japon du XIXème siècle dans cette superbe série Jin… Notamment, dans ce tome 12 : sur la première césarienne au Japon, sur les conflits commerciaux entre Japonais et Occidentaux ou encore sur l’œuvre de Tanaka, dit "Giémon aux automates", et sur le lien qui lui est connu avec la (future) société Toshiba ; une marque qui nous rapproche d’ailleurs concrètement des XXème et XXIème siècles, non ?! Ce qui nous fait observer, et cela même si c’est à travers une fiction, que la médecine fait vraiment des progrès fulgurant depuis quelques dizaines d’années. Et Dieu merci, ça se vérifie encore de nos jours !

Un excellent tome. Comme d’habitude !
 

Par Sylvestre, le 2 mars 2011

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