Jim Bridger

1822, Jim Bridger n’a qu’à peine 18 ans quand il s’engage dans la première grande expédition de William Ashley, pour remonter le Missouri à la recherche de ce que l’on appelle « l’or brun des Rocheuses », les peaux de castor. Ainsi, très tôt il découvre le rude quotidien de cette vie à la sauvage, confronté à la rigueur de l’hiver, des attaques de grizzlys et les rencontres parfois éprouvantes avec les peuples amérindiens qu’il respecte bien plus que ses congénères blancs. Au fil du temps, il explore les territoires les plus reculés de l’Ouest, se construisant une solide renommée qui lui permet d’être souvent sollicité par les convois de pionniers et les détachements de cavalerie afin de les guider au milieu d’une nature hostile et sauvage.

Par fredgri, le 13 janvier 2023

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Notre avis sur Jim Bridger

Genre de plus en plus mis en valeur dans les nouveautés, le Western gagne en profondeur au fil des propositions qui brossent le portrait d’un Amérique rude et sauvage, bien loin des modèles hollywoodiens.

Avec Jim Bridger, Pierre Place revient sur un aspect du genre qui fascine encore beaucoup, ce côté rugueux et anti manichéen qu’est la vie dans l’Ouest sauvage. Jim est un trappeur qui plonge au cœur de la nature, il la comprend, l’éprouve chaque jour, il saisit la nécessité de bien s’immerger dans les cultures ancestrales de ces peuples de natifs qui subissent l’hégémonie de ces colons blancs qui ne respectent rien. Il est ce qu’on appelle un "Mountain man", ou dirons-nous un trappeur.

Nous découvrons donc sa vie, ses rencontres et progressivement l’histoire d’un pays, au 19ème siècle, sans pour autant entrer dans un cour d’histoire, ni même un récit noyé dans les détails contextualisant. Cet album est avant tout la redécouverte d’un destin hors du commun, en marge des grands épopées pleines d’exploits. En devenant le narrateur, Jim devient le témoin d’une époque ou les indiens marchandaient, le calumet de la paix aux lèvres, avec ces quelques blancs qui les respectaient.
Toutefois, Pierre Place ne transforme pas son récit en conte moralisateur, loin de là, il rend hommage à un homme symbole qui a participé à la grandeur de son pays, tout en reconnaissant qu’il n’a pu en empêcher les dérives aussi !

Les ambiances sont renforcées par un dessin plein de vie, à l’encrage vif et âpre. On reconnait bien là l’artiste de Muertos avec son trait expressif et très contrasté. Du très beau travail.

Il faut aussi souligner le passionnant dossier final de Farid Ameur, spécialiste de l’histoire des États-Unis, qui revient sur l’histoire de ces trappeurs qui sillonnèrent le territoire.

Un album vivement recommandé.

Par FredGri, le 13 janvier 2023

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