JEU DE POURPRE (LE)
La mort donnée

Parce que le petit paysan Angha s’est lié d’amitié avec Haraksan, jeune combattant de la caste du petit nombre, la mère de celui-ci a été sauvagement assassinée et son père incarcéré. Ce dernier devant participer au prochain et fatal jeu de pourpre, Angha a décidé, conformément à la règle, de prendre la place de son père. Mais au préalable, il demande à son ami Haraksan de l’initié au combat. Alors que par ailleurs, la princesse Nimesha refuse de perpétuer la tradition en déniant les épousailles avec son frère Akasura, le futur Taarmukhi, Angha se prépare à donner la mort.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur JEU DE POURPRE (LE) #3 – La mort donnée

Cette troisième étape est décisive dans l’ascension du jeune paysan au sein de la communauté himalayenne, puisqu’elle le met sur les rangs d’une revanche sur la plus haute autorité. En effet, meurtri dans sa chair pour avoir perdu sa mère et s’être éloigné de son père, Angha s’active grâce aux bons conseils de son frère de rêve, Haraksan, à sortir de son isolement.

Pierre Makyo oriente son récit fantastique vers un remodelage des préceptes d’une société montagnarde qu’il a clairement posé dans les deux premiers épisodes. Tout d’abord, il met en exergue l’amitié impensable entre trois individus socialement opposés et ensuite, le refus d’une jeune fille d’assurer une succession royale. C’est donc dans cet imbroglio sociétal que le scénariste nous plonge pour faire émerger l’équilibre dont le début de l’aventure s’était fait l’écho.

S’il subsiste un fond d’humanisme en cet opus auréolé de tristesse, d’amour, d’amitié franche et de ruse féminine, il est surtout question d’entraînement guerrier et de faits d’armes dans lesquels fratricides et vengeance aveugle sont monnaie courante. De fait, l’action prend le dessus et révèle un récit emballé dans lequel la mort étend son aura.

Bruno Rocco conserve l’authenticité de son trait tout en maîtrisant le mouvement. Il n’hésite pas dans certaines situations à faire des gros plans osés dont l’expressivité n’échappera pas au lecteur.

"La mort donnée" est un bien bel épisode charnière de la saga dont les enseignements n’échapperont pas aux anticonformistes.
 

Par Phibes, le 8 mai 2009

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