JEROME K. JEROME BLOCHE
Passé recomposé

Charles Le Goff, surnommé l’amiral par ses pairs, est un patron pêcheur autoritaire qui a fait sa place sur l’Ile Saint-Mathieu. Toutefois, rien ne semble plus aller comme avant depuis qu’il reçoit anonymement des lettres qui datent de la seconde guerre et qui appartiennent à un de ses amis, François Moulin, mort lors de sa captivité en Allemagne. Excédé, il sollicite l’aide de Jérôme K. Jérôme Bloche pour enquêter sur ces faits pour le moins étranges. Ce dernier va devoir fouiller de fond en comble, et l’île qui ne compte que quelques âmes, et le passé douloureux du marin pêcheur harcelé. Ce qu’il va y trouver va dépasser de loin ses attentes.

 

Par phibes, le 21 novembre 2010

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Notre avis sur JEROME K. JEROME BLOCHE #4 – Passé recomposé

Quatrième enquête du sympathique détective Jérôme K. Jérôme Bloche, Passé recomposé nous entraîne sur le littoral breton où le détective, répondant à la sollicitation d’un îlien, va trouver matière à se décarcasser.

Cet opus signe l’émancipation d’Alain Dodier qui, pour la première dans la série, est seul à la manœuvre. Ayant certainement bénéficié des enseignements du duo de scénaristes avertis (Pierre Makyo et Serge Le Tendre) qui sont intervenus précédemment, l’auteur prend donc le large avec à son bord une aventure policière des plus captivantes.

L’ombre d’Humphrey Bogart plane toujours au dessus du personnage central et nous invite, dans son pendant français et de son verbe abondant, à la résolution d’une enquête qui se meut habilement sur deux tableaux, passé et présent. Alain Dodier se joue de Jérôme avec une aisance attachante. Tout en lui donnant une certaine naïveté, une gentillesse d’esprit et une juvénilité particulière, il lui attribue une réelle aptitude à dénouer les enquêtes les plus sophistiquées.

L’affaire dont il est question se dévoile sur un fond humaniste confondant, éludant tout violence verbale et physique. Elle met en présence toute une série de personnages sensibles et communs dans des ambiances traditionnelles bretonnes bien étudiées. Certes, l’intrigue révèle des faits graves puisqu’elle recèle de la manipulation, des décès, de la trahison, de la jalousie. Mais tous ces évènements se font sans heurts, jouant plus sur la force des sentiments que sur l’action proprement dite.

Sur la partie graphique, Alain Dodier reste maître d’un trait confondant, plein d’humanité. On ressent de la douceur dans ses personnages à l’effigie non agressive. Le réalisme de ses décors démontre une quête rigoureuse du détail qui se doit d’exhaler les ambiances maritimes bretonnes.

Même 14 ans après sa publication originale, cette aventure policière classique reste un must de lecture. Donc à lire et à relire !

 

Par Phibes, le 21 novembre 2010

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