JED-KAN
L'ombre du Yornak

Durant les grands préparatifs de la fête religieuse des semis, une propriété rurale située à la périphérie du village de Sariak dans la contrée du Kanghar est envahie par une petite escouade armée. Les adultes sont sauvagement assassinés et les enfants enlevés.
Alertés, le jeune mage Jed-Kan et son ami l’intrépide Kiros tentent de s’interposer mais essuient une défaite cuisante face à un monstre sorti des enfers.
Blessé et soigné, Jed-Kan apprend par Haz’Kan, son père adoptif, que d’autres rapts ont eu lieu et que Rugo Zégrine semble être tout indiqué pour diriger de tels faits. Afin d’apaiser la menace d’une guerre imminente dans la confédération, Jed-Kan, Kiros et Cylmélisse, l’émissaire du Roi sont envoyés en éclaireurs pour prouver la culpabilité du despote Zégrine.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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2 avis sur JED-KAN #1 – L’ombre du Yornak

C’est avec une véritable curiosité que j’ai abordé cette bande dessinée, car même si j’en avais un a priori un peu négatif après l’avoir feuilletée vite-fait et y avoir vu un graphisme qui ne m’emballait pas trop, j’avais envie de jeter un coup œil plus attentif à cet ouvrage auto-édité. Ne dit-on pas que parfois un dessin maladroit peut mettre en images un bon scénario et qu’il serait dommage de s’arrêter au premier et de perdre le plaisir du second ?

Il est vrai que pour ce tome 1 de Jed-Kan, le dessin a du mal à cacher ses faiblesses. Peut-être aurait-il fait meilleur effet si les crayonnés avaient été scannés pour en tirer, par contraste, l’encré ? Cela aurait peut-être fait garder aux traits une spontanéité que l’encrage a amoindrie ? Quant à la colorisation à l’aquarelle, manuelle, elle orne le dessin mais sans réussir à investir vraiment les vignettes qu’on trouve alors peu relevées. Dommage.

Cela dit, un tome 2 est annoncé pour mai 2008 (et les auteurs travaillent – à la date de cet avis – sur le T3). Il sera donc facile d’observer les changements, les améliorations ! Et qui sait ? Ce premier album ayant mis plusieurs années à être réalisé, peut-être faut-il comprendre que Philippe Bringel n’a tout simplement pas voulu tout reprendre à 100% avec un style plus actuel, celui qu’on découvrira dans le T2 ?

Côté scénario, on ne va pas se voiler la face : l’histoire est dans le pur style classique de l’heroic fantasy : des héros, des créatures, une quête, des aventures… C’est peut-être aussi ce qui, dans l’autre sens, dessert le dessin : rien n’étant franchement innovant et certaines références à des titres top-ten pouvant être aisément discernées, on n’a même pas ce plaisir d’une œuvre bluffante qui tirerait son épingle du jeu parmi les autres du même genre… Ce tome 1 posant les bases de la série, une fois encore, on attendra donc plutôt la suite pour se prononcer.

Malgré tout, malgré ces critiques faciles, il y a plein de bonnes choses dans « L’ombre du Yornak ». Et, entre nous, pourquoi ne les apprécierait-on pas ici quand on dit les apprécier ailleurs ? Ainsi, par exemple, l’humour est omniprésent. Dans les situations et dans les dialogues. Il faut donc savoir applaudir aussi le travail comme un tout, et celui-ci est somme toute prometteur.

Enfin, j’ai envie de saluer le courage et la volonté de Philippe Bringel et de Belya Dogan qui ont décidé de sortir leur BD parce qu’ils l’avaient écrite et parce qu’elle « est » eux. L’art, c’est faire quelque chose qu’on aime avant de penser à faire quelque chose que les autres doivent aimer. Quitte à s’exposer à une critique blessante et démotivante. Et le fait est qu’ils sont allés jusqu’au bout (s’auto-éditant, même !) puisqu’on a aujourd’hui leur BD dans les mains !

Toute auto-éditée qu’elle est, d’ailleurs, cette bande dessinée bénéficie d’un cartonnage et d’une reliure impeccables. C’est un très bel objet-livre. Dos illustré, impression parfaite… Les auteurs en sont forcément fiers, et même si cette chronique met en avant leurs erreurs plutôt que les atouts de la BD (car au final, c’est quand même une lecture bien agréable), ils méritent votre intérêt, votre curiosité et vos encouragements.

Par Sylvestre, le 29 septembre 2007

L’ombre du Yornak est la première réalisation du tandem sudiste formé par Beyla Dogan et Philippe Bringel et autoéditée par ces derniers. Dans le pur style de l’héroïc-fantasy, elle a pour thème la quête que doivent mener trois plénipotentiaires royaux sur la disparition d’enfants sur fonds de tensions interrégionales.

De prime abord, l’histoire est sympathique et se lit sans déplaisir. Elle rappelle le monde onirique de Lanfeust, peuplé de monstres de toutes sortes. De plus, la magie est très présente permettant des tours de passe-passe faciles plus ou moins de bon aloi.
L’humour a également sa place par les différentes réparties des personnages et par des situations ubuesques tendant à prouver que les auteurs ne se prennent pas forcément au sérieux.

Philippe Bringel produit, quant à lui, un graphique fourni certes, mais, à mon avis, pas encore maîtrisé. Le superbe crayonné de la page de garde et les dessins de présentation des personnages auguraient une meilleure réalisation. En effet, l’irrégularité des traits, le manque de profondeur et l’utilisation d’une palette de couleurs assez primaires rendent confuses plusieurs vignettes. Cependant, certaines scènes telles l’affrontement entre Jed-Kan et le « lion de feu » sont très énergiques et confortent l’idée que le dessinateur a du potentiel.

Les péripéties « Kanghariennes » ne font que commencer. Le deuxième opus qui suivra devra permettre aux auteurs d’optimiser leur stratégie pour permettre à Jed-Kan de mieux se faire connaître. Bonne chance !

Par Phibes, le 5 septembre 2007

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