JEANNE LA PUCELLE
Entre les bêtes et les anges

Dans le village de Domrémy, au quinzième siècle, nait ce matin là la petite Jeanne.
On est alors en pleine "guerre de cent ans", et Domrémy se trouve en territoire contrôlé par les anglais et les bourguignons, qui s’opposent à la légitimité de Charles VII le dauphin qui s’est réfugié à Orléans.
Jeanne grandit donc dans cette atmosphère ou les camps s’affrontent, parfois même d’un village à l’autre. Elle est jeune et très pieuse. On commence à dire que quelqu’un devrait secourir le dauphin, qu’il y aurait même une vieille prophétie qui dirait qu’une jeune vierge viendrait délivrer la France de ses envahisseurs… Progressivement Jeanne prend conscience de la situation en grandissant, jusqu’au jour ou deux formes angéliques lui apparaissent, Sainte Marguerite et Sainte Catherine. Elles lui révèlent sa destinée, son devoir… Jeanne sera "Jeanne la pucelle"…

Par fredgri, le 2 avril 2012

Lire les premières pages de JEANNE LA PUCELLE #1 – Entre les bêtes et les anges

Publicité

Notre avis sur JEANNE LA PUCELLE #1 – Entre les bêtes et les anges

On connait un peu l’écriture de Fabrice Hadjadj, son engagement catholique et le retrouver ici, avec ce scénario n’est en soit qu’une demi surprise. Car la figure centrale de Jeanne D’Arc, l’atmosphère profondément religieuse et historique qui enveloppe son histoire, ses convictions et ses "sacrifices" ne laissent aucun doute, nous avons ici droit à un album qui respecte le personnage et l’histoire.

Néanmoins, et j’insiste aussi sur ce point, on n’est pas non plus dans un scénario prechi precha avec des dialogues nous vantant les mérites de Dieu etc. Même si le cadre et l’esprit sont là, le récit s’attarde beaucoup plus sur les personnages, sur le quotidien et les idées qui se répandent quand les nouvelles arrivent au sujet de Charles VII, des anglais, des Bourguignons. Il n’y a pas non plus de volonté d’aller juger Jeanne, ni même de la démystifier.
Ce qui créé en contre partie une certaine distance avec elle d’ailleurs, de même que les séquences fondatrices qui pourraient être bien plus intenses, comme la "révélation" par les deux saintes, ou encore la foule qui voit en elle, à Vaucouleurs, la pucelle de la prophétie… Cela semble un petit peu trop vite amené.

Toutefois, l’écriture est aussi d’une très grande subtilité. Subtilité très largement amplifiée par le magnifique graphisme de Jean-François Cellier ("Le maître du hasard", "Alice"), qui est ici au sommet de son art.

L’artiste travaille son dessin sans passer par l’étape de l’encrage, ce qui donne une texture incroyable aux planches, accentuant les expressions, le moindre des détails, et ici, il s’en donne à cœur joie. C’est très très précis. Mais ce qui m’a vraiment soufflé dans cet album c’est aussi l’aspect formel des planches. Chaque cadrage est ultra pensé, nous livrant ici un plan très serré, mettant les personnage en hors plan, ici un plan large avec la scène qui ne se passe que dans un coin… C’est passionnant à juste regarder ! On retrouve cette virtuosité déjà vue dans "Le maître du hasard", avec, ici, un réalisme encore plus doux et délicat !

Vous l’avez deviné, un album qui est un gros coup de cœur et qui me laisse rêveur en pensant aux deux autres qui vont suivre !

Dès sa sortie jetez-vous dessus !

Par FredGri, le 2 avril 2012

Nos interviews, actus, previews et concours

À propos

Actualités, interviews, previews, galeries et concours.

Publicité