JEANNE D'ARC
L'Epée

Alors qu’elle n’est qu’une enfant, Jeanne fréquente plus la vieille, guérisseuse du village, que le curé. Sorcière, elle conduira Jeanne vers son destin lorsque cette dernière choisira un soir de sabbat de rejoindre la communauté de ces femmes qui dans l’ombre influencent les plus grands.
Le destin aussi fulgurant que tragique de la Pucelle d’Orléans est réinterprété sous un angle surprenant.

Par olivier, le 2 juin 2011

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Notre avis sur JEANNE D’ARC #1 – L’Epée

En suivant la trame historique et quelques faits qui relèvent plutôt de la légende mais qui sont ancrés dans l’imaginaire populaire, Valérie Mangin nous présente une Pucelle d’Orléans, sous l’angle de la sorcellerie et du féminisme.
Figure emblématique de l’histoire de France, canonisée par l’église, Jeanne connu la fin que tout le monde à appris à l’école: brûlée vive à Rouen.

Mais, si le procès n’avait pas été truqué, si le tribunal de la très Sainte Inquisition avait eu raison, si Jeanne d’Arc était une sorcière?

Décidément,Valérie Mangin se dévergonde? Après Du plomb pour les garces, elle s’attaque à une figure reprise en emblème par une certaine tendance politique, le scénario n’en est que plus savoureux.
Elle réinterprète la vie de Jeanne sous l’angle romanesque de la sorcellerie et du féminisme.
Baignée dès son plus jeune âge par les anciens rites, auxquels préside le Grand Cornu, Jeanne rejoint le cercle des initiées après le mariage de sa plus tendre amie. Elle vit cette union comme une trahison et Valérie Mangin laisse planer au fil des pages le sentiment d’une homosexualité féminine latente.
Désemparée et furieuse, elle accepte le destin qui lui est prédit, sauver le royaume de France. Elle deviendra sorcière pour vivre une vie courte et héroïque plutôt qu’une vie longue et ennuyeuse de bergère. En échange, elle sacrifiera son corps aux anciens Dieux sur le bûcher.

Avec un scénario au rythme trépidant, ce premier tome enchaine les événements avec une logique implacable, depuis les premières interrogations de Jeanne jusqu’à sa nomination comme capitaine d’armée.
Réaliste et crédible, prenant le contre pied de l’histoire officielle, Valérie Mangin nous présente une Jeanne dont l’ascension fulgurante est liée certes au pacte qu’elle a passé avec les anciens dieux, mais aussi à la communauté de sorcières qu’elle a rejoint, une communauté de magiciennes qui, certes pactise avec ce que la religion chrétienne appelle le démon, mais dont les références sont plus à rechercher chez les anciens dieux ou déesses comme Diane.

Le dessin de Jeanne Puchol, d’une facture plutôt classique, s’adapte fort bien au contexte de l’histoire, un moyen âge en proie aux doutes et aux guerres et où l’église n’a pas fini d’éradiquer les anciens rites.
Jeanne Puchol ne nous montre pas de sorcières sur des balais où des sabbats véritablement démoniaques. Ses sorcières sont proches de la nature, telles qu’elles l’étaient certainement avant que l’église n’en fasse le stéréotype que nous connaissons.

Par Olivier, le 2 juin 2011

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