Liberté, égalité, parité

Catherine Boissard est la toute nouvelle directrice générale d’un grand groupe international. Juste avant de faire son discours d’investiture devant un parterre de collaborateurs fourni, elle s’isole dans son bureau afin de faire le point sur le discours qu’elle doit prononcer. Les mots qu’elle relit ne lui correspondant pas, elle décide de revoir la copie et de ne parler que de ce qu’elle connaît le plus, à savoir sa vie professionnelle. Le moins que l’on puisse dire est que pour arriver au top niveau où elle se trouve, le parcours de Catherine en tant que femme n’a pas été de tout repos.

Par phibes, le 23 février 2016

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Notre avis sur Liberté, égalité, parité

Les éditions Delcourt mettent à l’honneur le travail d’artiste de Blandine Métayer en publiant l’adaptation en bande dessinée de la pièce de théâtre dont elle est à l’origine et qui dresse le portrait d’une femme cadre dynamique dont le parcours professionnel a été peu aisé. Pour cela, c’est Véronique Grisseaux (Les filles au chocolat, Meilleures ennemies, Danse !…) qui s’accapare de ce sujet toujours d’actualité et qui pointe du doigt les inégalités qui peuvent subsister entre l’homme et la femme.

A la lumière des souvenirs évoqués par Catherine Boissard qui ont à la particularité d’être fondés sur des témoignages réels, l’on découvre ce que peut être encore de nos jours, l’ascension professionnelle d’une femme au sein d’une entreprise. Cette évocation se veut pour le moins marquante et le message qui en découle appuie sans ambages là où ça fait mal. Partagée entre ses aspirations, les problèmes personnels et l’univers machiste que l’on pourrait qualifier d’impitoyable, la femme se doit de composer pour tenter de se faire une place au soleil. Le combat mis en avant semble permanent tant les coups bas semblent pléthores et le discours de Catherine est là pour en dénoncer quelques-uns. Des blagues salaces masculines à la guerre entre collègues en passant par le discrédit parental, les relations conjugales déséquilibrées, le sexisme, le changement de personnalité ou encore les inégalités salariales… les déclarations se multiplient pour bien confirmer le fait que la femme n’est pas sur le même pied d’égalité que l’homme.

Le témoignage de Catherine reste d’un abord très agréable. Malgré son côté protestataire qui tend à faire bouger les esprits, il laisse passer en toute simplicité un message direct au sein duquel émotions et élans humoristiques se côtoient remarquablement. Les réflexions intérieures de celle-ci se mêlent à des dialogues pleinement nature, le tout dans une bonhomie qui a l’avantage de toucher.

Le travail d’adaptation de Véronique Grisseaux se veut épauler par celui, au dessin, de Sandrine Revel (Glenn Gould, une vie à contretemps, N’embrassez pas qui vous voulez…). Grâce à son trait semi réaliste et cette fraicheur féminine qu’il dégage, le témoignage de Catherine Boissard se veut à la fois implacable et léger. Entre réalité quotidienne et métaphores graphiques, le message passe sans ambiguïté. Son personnage qui ne manque pas de rappeler l’effigie de Blandine Métayer dégage à la fois une sympathie et une force de caractère confondante qui donne envie d’écouter son discours.

Sous le couvert d’une devise républicaine qui prône l’égalité entre les sexes, voici un ouvrage pleinement féminin qui dénonce certains clichés persistants et qui tend à faire espérer le meilleur pour demain.

Par Phibes, le 23 février 2016

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