JE SUIS CATHARE
Le Grand Labyrinthe

En 1310, la foi cathare finit de se consumer suite à l’éradication massive de ses adeptes perpétrée par l’église inquisitrice. Après avoir extirpé Nita des griffes de son frère, Guilhem Roché peut enfin assumer son amour avec cette dernière au sein de sa demeure familiale. Toutefois, ses nuits sont souvent hantées par une question qui lui a été posée par un vieil ermite difforme concernant sa situation sur le chemin de la foi. Ayant partagé cette curieuse obsession avec Nita, Guilhem parvient cependant à résister à cet appel car les temps sont plutôt menaçants. En effet, l’inquisiteur Arnaud Gui est toujours à la recherche des derniers "Bons Hommes" et pour cela, a dépêché de nombreux espions. Lors d’un conciliabule, l’homme d’église apprend par le dénommé Axel, l’existence de livres à couverture en bois censés recueillir le témoignage des hérétiques lors de leur initiation et portant au dos la gravure d’un labyrinthe susceptible d’aider le prélat dans sa quête de la cathédrale légendaire cathare. Il demande alors à celui-ci de trouver ceux qui en possèdent un exemplaire. Ses recherches vont bientôt l’amener à se rapprocher de Guilhem.

Par phibes, le 22 août 2013

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Notre avis sur JE SUIS CATHARE #5 – Le Grand Labyrinthe

Avec ce cinquième opus, l’on peut considérer qu’un deuxième cycle sur les pérégrinations initiatiques de Guilhem Roché partiellement ébauchées à la fin du précédent opus, est entamé. En effet, alors que ce dernier peut assouvir son amour avec Nita enfin retrouvée, il se voit malheureusement pris à parti par l’inquisiteur Arnaud Gui à la recherche des derniers individus ayant été sensibilisés à la cause des Cathares.

Pierre Makyo poursuit donc son épopée dans une évocation toujours aussi bien ancrée dans le dogme des fameux "parfaits". S’appuyant à n’en pas douter sur une base historique et théologique parfaitement assimilée, le scénariste nous permet de suivre un récit tout en ferveur, dans une intrigue aux accents d’épuration qui allie réflexion humaniste, aventure et drame. Il va de soi que de par la grande pratique de cet auteur, le lecteur pourra apprécier la qualité de l’histoire, appuyée par des dialogues ciselés aux intonations médiévales et par une trame fluide remarquablement étudiée.

A cet égard, on pourra être tout particulièrement attiré par l’esprit du personnage central, son abnégation, son altruisme, ses capacités exceptionnelles que Makyo nous a déjà servi et qu’il ne fera que susurrer habilement pour éviter de partir dans un fantastique tapageur. De même, on sera gagné par le rôle des autres protagonistes qui amèneront soit de l’amour, du raisonnement, du sacrifice (Nita), soit de la douleur, de la concupiscence (Arnaud Gui), soit des soupçons de trahison, de manipulation, de repentance (Alex)… Aussi, le brassage qui en découle entretient un intérêt constant et donne envie, de par les rebondissements, de voir toujours plus loin.

De son côté, Alessandro Calore a trouvé sa voie au travers d’un univers pictural qu’il déploie généreusement, avec un certain respect, dans des effets historiques superbement restitués. Ce dessinateur a le don de rendre ses personnages émotionnellement prenants, grâce à cette finesse d’exécution dont il est passé maître et un sens du cadrage adapté. Ses décors sont purement typiques de l’époque et traduisent un gros effort pour représenter la dure réalité d’antan.

Un opus qui a le don de transcender et qui s’inscrit avantageusement dans une fresque cathare admirablement construite par deux auteurs au talent avéré.

Par Phibes, le 22 août 2013

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