JE SUIS CATHARE
Le Petit Labyrinthe

Après avoir appris la mort de sa compagne Nita, Guilhem Roché, effondré, a pris le chemin de la citadelle de Mansac en compagnie de son ami Gaucelin Péreille. Pris à parti par une bande de jeunes bons chrétiens, ils évitent d’être brulés vifs grâce à l’intervention du jeune Raimon que Guilhem connaît. Ce dernier les conduit auprès de Guillaume de Mansac, le seigneur des lieux, qui leur ouvre et sa maisonnée et sa vision personnelle de l’église. C’est lors de leur entretien que Guilhem est appelé au chevet d’une femme qui risque de mourir en couche. Après avoir utilisé ses dons de guérisseur, il rencontre Mariel qui est, comme lui, un initié à la foi cathare. Ce dernier lui avoue posséder, lui aussi, un livre à la couverture de bois sur laquelle un curieux labyrinthe est gravé et qu’il remplit de sa prose personnelle. Cette rencontre va permettre à Guilhem de se lancer sur les traces de l’énigmatique cathédrale cathare. Malheureusement, sa quête va être perturbée par l’intervention du sinistre inquisiteur Arnaud Gui qui est prêt à tout pour faire tomber les derniers « Bons Hommes » et qui va le prouver en assaillant, sans vergogne, la citadelle de Mansac.

Par phibes, le 25 août 2015

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Notre avis sur JE SUIS CATHARE #6 – Le Petit Labyrinthe

A l’issue du précédent tome ((T5 – Le grand labyrinthe) paru il y a un peu plus de 2 ans, Pierre Makyo donnait, par un coup du sort imparable, un tournant dramatique à l’équipée de son personnage principal, le bon chrétien Guilhem Rougé. Ce dernier ayant perdu celle qui représentait son but, il se doit maintenant de fuir l’obsession de son sinistre détracteur, l’inquisiteur Arnaud Gui et de se retrouver à tenter de percer le secret des livres de bois remis à chaque initié.

C’est donc sur un nouveau territoire que les péripéties se déroulent, un site dans lequel Guilhem va tout d’abord faire de nouvelles rencontres mais aussi préciser sa quête autour des livres gravés. Force est de constater que l’histoire au sein de la cité de Mansac offre une fois de plus l’occasion de vivre des moments d’intensité remarquable et ce, à la faveur d’un jeu d’écriture parfaitement maîtrisé par le scénariste. A ce sujet, ce dernier nous convie à des discussions profondes entre les différents protagonistes qui se révèlent dans leur conviction les plus diverse (jusqu’à la trahison), animées par une foi douloureusement supportée eu égard à ce qu’elle engendre (les propos du seigneur de Mansac en sont le parfait exemple).

On y retrouve également l’adversaire patenté de Guilhem, toujours aussi entêté par l’éradication des Parfaits et par le secret du Labyrinthe des livres des initiés. Une fois encore, son obstination nous permet de le retrouver face à un de ses pairs, sous le couvert d’un engagement guerrier qui couvre bien des choses.

Ce sixième tome reste donc dans la lignée des précédents, gangréné par une ambiance sombre savamment dosé. A la fois historique, philosophique et portée par une dose non négligeable d’actions et un soupçon de fantastique, cette suite reste toujours aussi entreprenante, peut-être aussi par le fait qu’elle amène à chaque fois son petit lot de surprises.

Toujours fidèle à son scénariste, le dessinateur italien Alessandro Calore nous gratifie d’un travail d’un niveau admirable. Son trait reste dans les dispositions réalistes qu’on lui reconnaît depuis le début de la saga et qui lui permettent de mettre en avant des décors historiquement probants et des personnages charismatiquement présents. Sur ces derniers, on pourra apprécier le fait que les caractères sont bien mis en avant via des expressions parfaitement explicites.

Un très bon épisode qui conforte implicitement l’intérêt de cette fresque médiévale et qui a le privilège d’orienter le Bon Homme Guilhem dans une quête dorénavant bien ciblée, celle de la Cathédrale cathare.

Par Phibes, le 25 août 2015

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