JE SUIS CATHARE
La légèreté du monde

Après son périple dans les geôles de Carcassonne, Guilhem Roché a repris le chemin de son village Aryens afin d’y retrouver son aimée Nita. Malheureusement, traversant une forêt, il est pris à parti par trois hommes qui le blessent grièvement et l’abandonnent à son sort. Il est recueilli par Estelle, une jeune rescapée d’une chasse à l’hérétique, qui l’amène en sa demeure pour être soigné par sa mère. Ayant repris des forces et hanté par la vision de l’appel de détresse de Nita, Guilhem reprend le chemin pour, enfin, atteindre sa destination. Mais contre toute attente, Aryens est noyée dans un climat de mutisme et de terreur installé par son frère Arnaut. Qui plus est, Nita est introuvable, peut-être ravie avec d’autres par les gens du château de Roqueval. Guilhem va tenter d’élucider le mystère !

 

Par phibes, le 24 juillet 2011

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Notre avis sur JE SUIS CATHARE #4 – La légèreté du monde

Guilhem Rougé, le guérisseur initié amnésique, a enfin recouvré tous ses esprits après son emprisonnement en la Cité de Carcassonne et sa rencontre avec le Parfait Pierre Marty. Nous le retrouvons donc au terme de ses péripéties, sur le chemin du retour qui le mène à son village familial d’Aryens où l’attend sa dulcinée. Mais l’équipée n’en est pas moins terminée puisque le jeune homme se doit, à l’approche de la bourgade, d’être confronté à deux problèmes majeurs : le premier concerne ses pairs et plus particulièrement Arnaut, son frère, qu’il a renié à la suite du viol de Nita et la disparition de cette dernière avec d’autres femmes.

Toujours campé dans cette ambiance moyenâgeuse conflictuelle et éradicatrice du 14ème, l’histoire concoctée par Pierre Makyo rapproche à nouveau les deux personnages clés qui s’étaient séparés précédemment. Mais l’union à laquelle ils aspirent est, une fois de plus, compromise par des évènements auxquels Guilhem doit prend part. De fait, le récit conserve un intérêt indéniable grâce à l’amour inaltérable et profond dont est porteur le cathare mais aussi par les tournants intrigants imprégnés par le scénariste quant à la destinée douloureuse de celui-ci, tributaire de l’affabilité de certains (comme Estelle et sa mère) et de l’entêtement voire la folie d’autres (Arnaut, les seigneurs de Roqueval).

Une fois de plus, le verbe est intelligent, sobre, poétique, tinte agréablement, véhicule subtilement une certaine tristesse et se voit ancré dans une base historique solide avec un léger soupçon de fantastique. Pas d’effet tapageur mais plutôt un récit sensible mêlant aspiration naturelle et contrainte d’époque pour un résultat qui donne matière à réfléchir.

Alessandro Calore réalise un parcours sans faute. Son dessin est des plus enchanteurs, de par l’expressivité de ses protagonistes (tristesse, folie, détermination, peur, sagesse…) et la justesse de ses décors fouillés, historiquement et architecturalement probants, d’une grande beauté.

Un dernier opus remarquable qui confère à la série, grâce au potentiel avéré de ses auteurs et à ses ambiances cathares, un grand intérêt.

 

Par Phibes, le 24 juillet 2011

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