JE NE SUIS PAS UN HOMME
Tome 1

 
Beau gosse et fils de riche, le jeune Yôzô Ôba avait tout pour réussir. Seulement, il avait un problème relationnel, persuadé qu’il "jouait" face à aux autres un rôle qu’il ne lui plaisait pas de jouer. Dilapidant son argent en s’offrant des filles et séchant l’école au point d’être lâché financièrement par son père, Yôzô Ôba est parti en vrille, finissant par ne plus compter que sur les autres et leur argent pour exister…
 

Par sylvestre, le 1 mai 2011

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Notre avis sur JE NE SUIS PAS UN HOMME #1 – Tome 1

 
En se mettant en abîme dans ce manga et avec la manière qu’il a d’introduire son sujet, l’auteur Usamaru Furuya donne à la fois l’illusion que l’histoire qu’il raconte est une histoire vraie et l’illusion que le scénario est de lui. Ce manga est pourtant sa libre adaptation du roman La déchéance d’un homme qu’on doit à un certain Osamu Dazai ; œuvre qui a d’ailleurs aussi fait l’objet d’une adaptation cinématographique. Le fait est que, cette astuce aidant, ce personnage de Yôzô Ôba dont la vie nous est contée nous devient rapidement plus proche et que les situations qu’il traverse nous touchent plus que si elles avaient été celles d’une "distante fiction". Et c’est vrai que cette histoire de quelqu’un de banal comme vous et moi partant d’un seul coup complètement à la dérive a de quoi nous interpeller… Ne vivons-nous pas nous-mêmes dans une société où du jour au lendemain, nous pouvons être licenciés ? Sommes-nous à l’abri d’un problème familial ou d’argent qui nous entraînerait brusquement dans une spirale infernale jusqu’en marge de la société ? C’est ce qui arrive à Yôzô Ôba (dont on précisera quand même qu’il n’a pas fait tout ce qu’il fallait pour rester sur les rails)… Entre vie de jouissance et irresponsabilité, il est clair qu’il ne pouvait pas s’en sortir. Et même si une lueur d’espoir s’est allumée sur son chemin hasardeux lorsqu’il a ressenti de l’amour pour une femme, il est devenu SDF, puis gigolo, ou parasite, c’est selon…

Ce volume de bandes dessinées est le premier d’un diptyque. C’est une BD dont l’éditeur Casterman nous dit qu’elle a été réalisée par le mangaka dans l’optique qu’elle soit lue telle qu’elle nous est présentée, c’est à dire avec un sens de lecture à la française. Quatre lettres visibles sur des hangars dessinés page 71 trahissent cependant les "effets de miroir" nécessaires au passage d’un sens de lecture à l’autre : c’est bien "à la japonaise" que Usamaru Furuya a dû travailler ! Cela dit, rien n’est gênant ou bancal : la lecture se passe bien !

On ne peut pas dire par contre que le dessin soit des meilleurs. On l’avait préféré dans L’âge de déraison… On appréciera cependant l’alternance de dessins encrés classiquement et d’autres ayant plus des allures de dessins au fusain. En outre, les planches sont bien mises en valeur dans Je ne suis pas un homme puisqu’elles sont imprimées sur papier glacé et portées au format des ouvrages de la collection Rivages/Casterman/Noir, soit un grand format, pour un manga. Côté thématiques, on aura remarqué que les scènes de sexe y sont nombreuses : malgré le côté guignolesque du dessin de sa couverture, ce manga sera donc à réserver à un public plutôt adulte.

Sans être vraiment remarquable ni d’un intérêt fou, cette bande dessinée captive le lecteur par son côté "ça pourrait arriver à n’importe qui" et par le mystère de la conclusion que le prochain tome nous réserve. Mais pour se prendre au jeu, il faut la lire, alors… vous voyez ce qu’il vous reste à faire !
 

Par Sylvestre, le 23 mai 2011

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