JE, FRANCOIS VILLON
Je crie à toutes gens merci

En l’an de grâce 1461, François Villon fait partie d’une troupe de saltimbanques avec laquelle il met scène le spectacle de son âme tourmentée. Après avoir commis, plus par jeu et provocation que par nécessité un énième larcin, François est emprisonné. A trente ans, cet enfermement auquel s’ajoutent tortures et privations détruisent le corps du poète mais non pas son esprit ni son inspiration.

Par olivier, le 8 novembre 2016

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Notre avis sur JE, FRANCOIS VILLON #3 – Je crie à toutes gens merci

Les derniers mois de la vie de François Villon, du moins de sa vie connue, terrible, tragique mais en accord avec sa vie mouvementée. Jusqu’au bout, François Villon multiplie les actes de provocation, les délits, tout en écrivant de magnifiques lais et son terrible testament, la balade des pendus, qui cinq siècles plus tard reste toujours aussi vivant, qu’il soit repris par Ferré, Lavilliers ou déclamé dans mon Oncle Benjamin d’Edouard Molinaro, la modernité de ses vers, la richesse de la langue ou plutôt des langues et patois de cette France disparate et morcellée de la fin du XVème.
Interpellé par les hommes de l’Evêque de Meung, Thibaut d’Aussigny, Villon est passé à la question, affamé, détenu dans des conditions épouvantables qui brisent son corps et, lorsqu’il est libéré par l’intervention du Roi, c’est un homme épuisé qui s’en retourne à Paris, vieilli avant l’âge par les souffrances. La sublime mise en scène de Luigi Critone, terriblement réaliste, nous emporte sur les derniers pas du poète, des geoles putrides de Meung au pied du gibet auquel toute sa vie de mécréant la conduit.
L’écriture nerveuse ne laisse aucun répit au lecteur, ne lui épargnant pas les détails des malheurs qui rattrapent Villon. Voleur, meurtrier et poète qui connut une célébrité immédiate. Les émotions sont palpables, portées par un dessin et des couleurs qui imprègnent le récit de la lumière de cette fin du moyen âge marquée par les guerres, les famines, la peste et le retour de l’obscurantisme.

Une période cruelle, violente, magnifiquement rendue par Luigi Critone qui fusionne avec intelligence la réalité historique avec la magie du verbe de François Villon.

Par Olivier, le 8 novembre 2016

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