Japan

Yuka Katsuragi, célèbre journaliste japonaise, est à Barcelone pour couvrir les Jeux Olympiques en cette année 1992. Elle réalise un reportage en compagnie de quatre étudiants nippons lorsqu’elle est accostée par Katsuji Yashima, un yakuza à la force colossale. Il la suit partout depuis six mois tant il est fou amoureux d’elle. Il serait même prêt à abandonner son clan pour elle.

Leur destin bascule soudain, lors d’un tremblement de terre. Ils se retrouvent plongés dans une étrange grotte emplie de statues représentant l’armée de Carthage. Une sorcière apparaît alors et met en garde les Japonais contre leur arrogance. Comme pour mieux affirmer son propos, elle envoie le petit groupe dans un futur lointain et post-apocalyptique. Ils vont découvrir un monde bouleversé où la plupart des êtres humains sont morts et où les autres luttent pour leur survie. Un monde où les Japonais sont devenus le peuple haï.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Japan

Glénat publie ici le livre qui a fait connaître Kentaro Miura (l’auteur du célèbre Berserk dont le tome 27 paraît en même temps que ce livre). Ce one shot parut pour la première fois en 1992 dans le mensuel nippon « Animal House » et connut un joli succès.

Il raconte les aventures d’un petit groupe de Japonais dans un monde post-apocalyptique où une bonne partie de l’Humanité fut annihilée par des catastrophes climatiques, écologiques mais, surtout, par des accidents nucléaires. Les survivants se sont organisés en clans, tentant de recréer de nouvelles nations dans leur coin.

Les Japonais, dans ce nouvel univers qui rappelle beaucoup le film Mad Max, sont très mal vus et sont considérés comme des réfugiés, quasiment des esclaves. La plupart des nations n’ont pas oublié l’arrogance de ce pays avant le désastre. Seulement, voilà, dans un monde dévasté, le Japon n’a pu que s’effondrer, notamment du fait de son manque de matières premières ou d’espaces vitaux.

Buronson choisi ici des thèmes difficiles et propose une certaine autocritique du Japon, ce qui est assez inhabituel et plutôt intéressant. Il dénonce aussi les dérives de notre univers capitaliste et les désastres écologiques qui vont suivre nos choix économiques ; des sujets qui sont toujours d’actualité aujourd’hui.

Si l’auteur dénonce quelques travers de la société japonaise, il n’en reste pas moins patriote. Les discours de certains personnages comme Yashima, exhortent une idée de grandeur et de noblesse du Japon, parlant même de « race », ce qui ne manquera pas d’interpeller le lecteur. Toutefois, vu le discours général sur l’égalité et le droit à la dignité de chacun, il faut y voir – selon moi – une notion de peuple, plus que de race (il serait intéressant de revenir à la traduction pour voir quelle notion l’auteur cherchait vraiment à développer d’ailleurs).

Le dessin de Miura est, lui, déjà d’une grande maîtrise. Japan paraît au moment où va être lancé Berserk. On retrouve d’ailleurs quelques similitudes dans le travail, notamment en ce qui concerne l’insertion d’éléments à consonance médiévale.

Il s’agit d’un seinen qui n’a pas tellement vieilli depuis sa parution. Les fans des deux auteurs devraient voir arriver en France ce classique avec intérêt même s’ils regretteront sans doute des personnages manquant de profondeur. Le discours idéaliste, développé en apothéose sur la fin, pourra aussi sembler assez exagéré. Autant d’éléments qui font de Japan un livre agréable mais pas mémorable.

Pour finir, sachez que Glénat ne s’arrêtera pas là et que suivront les parutions de deux autres titres des mêmes auteurs, Oh-Roh (8 octobre) et Oh-Roh-Den (18 novembre).

Par Legoffe, le 20 octobre 2008

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