18 mois en capsulite

 
Elle dansait beaucoup. Depuis toujours, pour ainsi dire. Or, un jour, Rita a ressenti une terrible douleur dans l’épaule gauche. Elle a logiquement poussé un déchirant "Aïe !" avant de comprendre que ça n’allait malheureusement pas passer aussi rapidement que c’était arrivé. Alors elle a dû "faire avec" : changer des habitudes et mesurer combien tous ces petits gestes qu’on fait quotidiennement sans s’en rendre compte sont difficiles à faire lorsqu’on est diminué par un tel handicap.

Ce mal qui l’avait assaillie n’était-il pas un mal "typique" des danseurs ? C’est ce que Rita a pensé au début. Puis elle a bien dû se renseigner sur cette satanée "capsulite" : ne faut-il pas connaître au mieux son adversaire pour avoir toutes les chances de le terrasser ?!
 

Par sylvestre, le 30 juin 2016

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Notre avis sur 18 mois en capsulite

 
L’humain est très nombriliste, n’est-ce pas ? Il ne regarde pas toujours plus loin que le bout de son nez et tant qu’un problème ne se présente pas à lui, il ne s’intéresse pas à ceux qu’il touche. C’est un des constats que Marie-Pascale Lescot a eu le loisir (?) de faire ! Devoir combattre cette douleur intempestive qui la martyrisait l’a en effet menée à s’y intéresser en commençant par écouter les spécialistes qu’elle est allée consulter.

Elle s’est d’abord rendu compte que ce mal qu’elle avait portait un nom qu’elle n’avait jamais entendu : capsulite. Puis s’est rendu compte que plein d’autres personnes en souffraient. Elle a alors adapté ses manières de faire, ses activités et a donc rencontré de nouvelles personnes. (Cette impression de faire partie, par la force des choses, d’un club dans lequel on n’aurait jamais eu envie de s’inscrire !)

Avec humour et autodérision, à travers son avatar Rita, Marie-Pascale Lescot nous livre son témoignage relatif à cette expérience imposée : comment c’est arrivé, quelles sont les démarches qu’elle a faites, comment elle a vécu des moments de répit et des démoralisantes rechutes, comment elle a fini par voir le bout du tunnel… C’est Fanny Benoît qui a mis en images ce récit. Coloriste par ailleurs et entre autres de l’une des Aventures de Jules d’Émile Bravo, elle signe là sa première BD en qualité de dessinatrice. On ne tombera malheureusement pas automatiquement sous le charme de son style très sommaire… On en appréciera cependant quelques "astuces graphiques" utilisées, comme la principale : le fait de représenter gondolés les bras dont les épaules sont touchées par cette fameuse capsulite : le bras gauche de Rita, le bras droit de son amie Prudence… (Au point que lors de la lecture, vous en viendrez peut-être vous aussi à observer attentivement chaque vignette afin de voir si aucune erreur d’inversion n’a été faite !) On relèvera aussi la manière très… imagée qu’ont choisie les auteures pour représenter le mari et le fils de Rita !

Jambon d’épaule, 18 mois en capsulite aborde un problème finalement loin d’être rare et qui devrait donc toucher un certain nombre de gens mais ne nous voilons pas la face : entre un thème pas forcément hyper "sexy" et un dessin d’une qualité faible, on peut penser que les lecteurs ne se bousculeront pas ; à moins d’être concernés de près par le sujet.
 

Par Sylvestre, le 30 juin 2016

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