JACK PALMER
Palmer en Bretagne

 
Solange Pommeraie, riche propriétaire, a invité pour un week-end, sur son île privée en Bretagne, un panel d’amis tous plus riches les uns que les autres. Ces gens se connaissent, mais ne sont pas tous – disons – en odeur de sainteté. Justement, c’est sur les frictions entre deux d’entre eux que Mme Pommeraie a misé : en les mettant en concurrence et en les incitant à proposer des offres de plus en plus hautes pour une toile dont elle voulait se séparer, elle espérait bien voir partir à beaucoup plus que sa cote ledit tableau du peintre Kraumka dont les amateurs éclairés s’accordaient à dire qu’il ne valait plus grand-chose sur le marché de l’art… Or voilà que pendant ce week-end sous tension, le tableau, accroché au mur et dont le prix s’envolait peu à peu, fut retrouvé lacéré de coups de cutter !
 

Par sylvestre, le 14 septembre 2013

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Notre avis sur JACK PALMER #15 – Palmer en Bretagne

 
C’est en Bretagne, la région où il est né, que René Pétillon a planté l’aventure de ce quinzième album de la série Jack Palmer. Et… Et qu’il a très vite "planté" son héros sur un rocher cerné par les eaux en faisant de lui un témoin lointain (et pour cause !) plutôt qu’un véritable acteur. Ce récit, on l’observe, aurait en effet largement pu se passer du détective puisque ce dernier n’y apporte absolument rien sinon un peu d’humour via les quolibets dont il fait l’objet. Alors, pourquoi ce choix ? Le héros devait-il jouer un rôle plus important dans une première mouture finalement abandonnée ? Ou est-ce une volonté de l’éditeur pour mieux ancrer la série dans son catalogue en proposant un second titre plutôt qu’en publiant un one-shot sans héros précisément défini ? Le saura-t-on un jour ? Bah ! Est-ce bien important ?

Il y a du Agatha Christie dans ce scénario : un lieu fermé, un crime, différents suspects potentiels… Tout ce qui touche au relationnel entre les protagonistes ou qui fait œuvre de critique de société en général ou de l’individu en particulier aide à cultiver un esprit de drame psychologique. On a ainsi droit au comportement des riches entre eux, à la concurrence qu’ils ne peuvent pas éviter de se livrer dès qu’une occasion de le faire se présente. Il y a aussi tout le côté people et le côté m’as-tu-vu… Ou encore celui qui veut exister dans ce microcosme mais s’accroche à internet pour faire croire qu’il est au courant de tout.

Mais en plus de ce vent british, il y a aussi cet humour "pas anglais du tout" qui souffle et vient dérider le tout. Avec, par exemple, comme différents ambassadeurs : l’envie sexuelle qui naît et croît entre une invitée et le pilote de l’hélicoptère privé d’un autre convive, tout ce qui a trait à l’algue verte et à l’élevage des porcs, la virée de notre jet-set à une Fest Noz ou encore le chapitre guéguerre entre bons homards du cru et homards importés…

Et tout cela est très plaisant. On s’amuse à voir ces riches dans leur panier de crabes, prompts pour la plupart à accuser le moindre quidam qui passe à portée de leur suspicion. Intéressés qu’on est par l’issue de cette histoire d’enchères sur le tableau signé Kraumka qui finira lacéré, on se fait aussi surprendre par un autre drame qui s’est joué à l’abri des regards. Bref, on se laisse embarquer mine de rien par le récit et ses surprises, tout comme Palmer s’est laissé piéger par la marée montante !

Au point qu’on termine la lecture avec cette interrogation qui ne nous a pas lâchés tout du long : mais, à quoi donc le détective a-t-il servi, cette fois ?! Ben… Peut-être simplement à nous faire nous poser la question jusqu’au bout. La blague ultime posée par l’auteur, quoi ! Et force est de constater… qu’on s’est fait avoir ! Mais qu’est-ce qu’on a aimé ça !
 

Par Sylvestre, le 14 septembre 2013

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