J'existe, je me suis rencontré

À l’occasion de la grande exposition "Les Mondes de Gotlib" au musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, Dargaud réédite cette autobiographie de Marcel Gotlib, dans une version augmentée. L’artiste revient sur son enfance et son adolescence, avec humour et dérision !

Par fredgri, le 8 avril 2014

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Notre avis sur J’existe, je me suis rencontré

Paru initialement en 93, cet excellent livre donne l’occasion à Gotlib de revenir sur son enfance parisienne, sur cette période ou traqué par les nazis il devait fuir, avec sa mère.
Néanmoins, l’artiste garde toujours son humour et ce sens de la dérision qui lui sont caractéristiques, histoire de légèrement dédramatiser la tension que l’on sent se glisser dans chaque chapitre. Toutefois, Gotlib axe son propos sur les anecdotes plutôt que sur une chronologie exhaustive, ce qui lui permet de développer une approche plus sensible des évènements, de sortir de ce côté autobiographique trop lourd. Et j’avoue que c’est parfait, car non seulement on découvre tout un pan de sa vie, mais en plus c’est un vrai plaisir à lire, malgré une atmosphère que l’on devine particulièrement difficile.
Gotlib y aborde donc la guerre et l’oppression nazie, il parle de l’intégration, de la persécution des juifs, mais il revient aussi sur sa propre perception des évènements, de la vie d’un enfant, puis d’un ado jusqu’au jeune homme, ses découvertes, ses expériences et ses erreurs.

On dévore ce livre très agréable sans vraiment s’en rendre compte, car l’écriture de Gotlib est d’une extrême fluidité, une délicieuse traversée de la vie, de ces petits moments ou même si parfois ils se teintent de danger, de peur il y a toujours ce style imparable, ce sens des mots bien choisis !

Je connaissais l’auteur par son travail, ces albums cultes qui nous ont accompagné depuis les années 70, ces références incontournables de l’humour que sont les Rubriques-à-Brac, les Dingo-Dossiers etc. Et en me plongeant dans ce "J’existe…" j’ai rencontré une plume d’une très grande finesse qui mériterait d’être davantage mise à contribution ! En tout cas, dans cette période de rééditions augmentées diverses, je vous conseille vivement de vous pencher sur ce livre qui ouvre les portes non seulement sur un pan de l’histoire à ne pas oublier, mais aussi sur un aspect plus méconnu de Gotlib, plus intimiste, plus profond (à la fin du volume Dargaud a ajouté les planches autobiographiques "La coulpe…" ou déjà l’artiste revenait sur sa vie en la teintant d’humour, dans un style très subtile pour autant !)
Un vrai régal !

Par FredGri, le 8 avril 2014

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