J'AIME LES SUSHIS
Tome 3

 
Hayato Yuga, fils de maitre sushi, veut devenir maître pâtissier. Hanayu Ashibata, fille de maitre pâtissier, veut devenir maître sushi. Et comme les dieux du manga sont avec eux, ils sont dans la même classe au lycée. Comment Hanayu surpassera-t-elle les réticences de son père, qui souhaiterait la voir reprendre sa boutique ? Comment concilier tous les rêves des membres des deux familles ?
 

Par TITO, le 31 janvier 2011

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Notre avis sur J’AIME LES SUSHIS #3 – Tome 3

 
Difficile de donner envie de lire ce shôjo avec un tel abstract ! Et très franchement, s’il n’y avait eu un pari entre membres de l’équipe de Sceneario.com un soir d’Angoulême, il y a fort à parier que je n’aurais même pas pris la peine d’ouvrir ce manga, d’autant que la couverture n’est franchement pas attirante : un mariage des codes du livre de cuisine et de ceux de la collection Harlequin, rien de tel pour servir de repoussoir. Facteur aggravant, j’attaquais la lecture par ce tome 3. Pour couronner le tout, le livre ouvre sur un préambule de l’auteur qui prévient que l’on va s’ennuyer ferme dans ce volume à la trame classique. Sans parler de la citation du rabat de 3ème de couverture, que je me permets de restituer en intégralité (à lire avec l’accent de P. Lucchini pour bien en restituer la profondeur) : "J’ai réalisé ce troisième volume en y mettant toute mon ardeur. J’ai vraiment hâte et envie que vous le lisiez. Je suis si contente d’enfin pouvoir penser ainsi". 

Bref : il m’a fallu surpasser mon appréhension largement entretenue par ces codes du shôjo ici portés à leur paroxysme pour entrer dans la découverte de ce tome. Et ô surprise, j’en ai trouvé la lecture assez agréable. Certes la trame est ultra classique, et on sent que ce 3ème tome (sur huit sortis au Japon, la série étant achevée là-bas) est un épisode de transition. Mais j’ai ressenti un certain plaisir à me laisser entraîner dans cette narration légère, portant son lot d’histoire d’amour, mais pas vraiment là où je l’attendais. En effet, au lieu de focaliser sur les relations entre Hanayu et Hayato, la narration laisse surtout deviner les liens filiaux et fraternels, dont la force est, comme dans les tragédies classiques, un pouvoir amplifié par la tradition pour contrecarrer les ambitions du héros. Je n’irai pas jusqu’à salir la mémoire d’Anouilh en voyant en Hanayu une Antigone de la tranche de poisson, mais ce léger contre-pied suffit à rendre la lecture attractive.

Je reste toutefois sur ma faim sur le plan de la difficile accession à la préparation des sushis (Hanayu réalise son premier sushi au cours de ce tome, en cela on peut comparer sa formation express à l’art de cette préparation subtile à celle de Luke avec Maître Yoda : vite fait, bien fait), mais l’intérêt de l’histoire est à côté, sur le plan de la simplicité des rapports humains. Une lecture qui donne le sourire, et envie de manger des sushis !
 

Par TITO, le 31 janvier 2011

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