J'ai tué le soleil

Karl est seul, pense-t-il, ambiance post-apocalyptique, tous semblent être morts dans ce qu’il reste des villes qu’il traverse avec son sac à dos, son fusil et cette casquette vissée sur le sommet de son crâne. Que se passe-t-il ? Qui est-il vraiment ? Il ne s’en souvient plus trop, il veut juste survivre et tenter de trouver d’autres rescapés…

Par fredgri, le 6 juin 2021

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Notre avis sur J’ai tué le soleil

Cinq ans après Dans la forêt sombre et mystérieuse, et après avoir réalisé le film Hunter, sorti en 2020, Winshluss revient avec cet album qui nous plonge en pleine ambiance post-apocalyptique, dans les pas d’un mystérieux homme qui dit s’appeler Karl, qui a perdu la mémoire et qui semble être le seul survivant… Du moins le croit-il jusque-là !

Dans la première partie, en grande partie muette, on suit Karl dans son quotidien, il chasse, tente d’échapper à une horde de chiens errants, trouve une maison abandonnée… Puis, progressivement, il se confie, raconte son « réveil » parmi les morts puis les débuts de son errance. Ce n’est qu’un peu plus tard, lorsqu’il est le témoin d’une scène assez perturbante ou un homme attaché se fait torturer qu’il commence à petit à petit retrouver des lambeaux de souvenirs…

On est loin des récits habituels de l’artiste, ponctués d’humour, avec un petit côté délicieusement absurde. Ici l’ambiance est tendue tout du long, dramatique même. On ne perçoit les contours du récit que de façon assez floue, car ce qui est avant tout important c’est le parcours du personnage lui-même, moins le cadre ou les raisons de cette situation.

De plus, Winshluss traite son histoire à rebours, sans davantage d’explications. Et je trouve justement que cela renforce les atmosphères inquiétantes et étranges, au fur et à mesure que l’on découvre plus d’éléments sur ce Karl, sur ce qui l’a mené jusque-là !

Toutefois, Winshluss reste dans un registre assez classique, n’apportant pas grand-chose de plus au genre post-apocalyptique qui ne reste ici qu’un vague cadre narratif ! Et même si graphiquement, cet album peut sembler moins « fou-fou » que d’habitude, il glisse régulièrement des digressions graphiques, s’amuse deçi delà à changer de style selon les scènes qui nous présente. Il nous montre qu’il reste très inspiré et inventif.

On a néanmoins le sentiment qu’il s’agit bien plus d’un album de remise en bouche, plus brut de décoffrage, moins déconne. Quand bien même le scénario aurait été écrit bien avant le Covid, on ne peut que ressentir le poids de tout ce que l’on vit depuis un peu plus d’un an sur ces planches qui se lisent d’une traite !

J’ai tué le soleil reste toutefois une excellente lecture que je ne saurais assez vous encourager à vous procurer de ce pas !

Par FredGri, le 6 juin 2021

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