#J'accuse...!

De 1894 à 1906, l’Affaire Dreyfus va défrayer la chronique. Jean Dytar nous fait revivre celle-ci avec nos moyens actuels de communication !

Par v-degache, le 18 octobre 2021

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Notre avis sur #J’accuse…!

L’œuvre de Jean Dytar est de plus en plus passionnante et excitante, et l’Ardéchois parvient une nouvelle fois à nous surprendre avec ce #J’accuse !

Celui-ci est d’abord bel objet, avec un volume au format à l’italienne inséré dans un coffret mi-machine à écrire, mi-ordinateur lorsqu’on l’ouvre. Puis il prétend allier 9ème Art et numérique, en proposant de scanner via l’application de l’éditeur certaines pages pour avoir un complément sur les acteurs et la presse durant l’Affaire, le tout en traitant un pan complexe et majeur de notre histoire, aux répercussions encore bien présentes dans la société : la condamnation injuste de l’officier juif Alfred Dreyfus, au nom de la raison d’Etat, et d’un antisémitisme effrayant rongeant notre pays. Vous l’aurez compris, c’est donc à un sacré défi que se consacre l’auteur de Florida !

Suivant le récit chronologique de l’Affaire, la revue de presse fait alors place à un fil d’actu d’internet, avec ses buzz, ses fake news, ses réactions, ses vidéos, ses images fortes, ses rebondissements. Bref, tout est déjà en place dans cette fin XIXème dans le traitement de l’information et la variété des titres de presse de l’époque, dreyfusards et antidreyfusards, seul le média diffère aujourd’hui, internet remplaçant la presse à gros tirage. La démonstration de l’auteur est ici implacable !
La transposition est brillante, Dytar nous surprend encore. Son dessin noir et blanc est superbe, chaque planche est intelligemment pensée, qu’elle soit sous forme de Une, d’interview, de capture de vidéo, de fil twitter, etc. Inventivité et rigueur historique, le tout évidemment sourcé avec précision, sous l’œil du spécialiste de la question Philippe Oriol, sont au programme.
Le lecteur a la possibilité ou non de pousser plus loin cette plongée dans l’Affaire Dreyfus en utilisant les ressources mises à sa disposition via l’appli, et notamment un accès direct aux Unes de journaux via Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF. Ce qui est certain c’est qu’il reviendra un jour mettre son nez dans ce #J’accuse, d’une façon ou d’une autre !

Quel plaisir d’avoir cette impression de tenir entre les mains quelque chose de nouveau dans le monde de la BD, d’avoir la sensation de lire un ouvrage qui n’est pas du déjà vu !
Merci Jean Dytar pour cet BD non identifiée, passionnante et réussie !

Par V. DEGACHE, le 18 octobre 2021

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