IVANHOE
Le grand tournoi d'Ashby

En l’an de grâce 1194, le Prince Jean règne sur l’Angleterre en l’absence de son frère Richard Cœur de lion parti guerroyer aux croisades. Mais depuis 400 ans et la défaite d’Hastings qui a les a mis sur le trône d’Angleterre, les Saxons considèrent toujours les Normands comme des envahisseurs.
Par une soirée d’orage où le ciel se déchaîne, le chevalier Briand de Bois-guilbert, proche du roi Jean, se présente à la porte du château du noble saxon Cédric de Rotherwood. Bien qu’il honnisse les Normands, Cédric suivra les lois de l’hospitalité et les accueillera à sa table.
Mais deux autres personnages vont se présenter en cette soirée au château, un vagabond et un juif : Isaac d’York.

Par olivier, le 1 novembre 2009

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Notre avis sur IVANHOE #01 – Le grand tournoi d’Ashby

Tirée du célèbre roman Ivanhoé de Sir Walter Scott, cette nouvelle adaptation est fidèle à l’ouvrage d’origine qui a déjà connu moult déclinaisons. Belle histoire de chevalerie et d’amour sur fond de luttes intestines, familiales et politiques.
Cédric de Rotherwood rêve d’unir sa pupille Lady Rowenna au noble Athelstane, descendant des derniers rois saxons. Malheureusement pour ses projets politiques, cette dernière est amoureuse du fils de Cédric, Wilfrid. Renié et déshérité par son père, Wilfrid va partir accompagner le roi Richard cœur de lion en terre Sainte, et ce dernier lui accorde en fief le manoir d’Ivanhoé. Ajoutons à cela quelques personnages secondaires importants comme Wamba, le fou de Cédric et Gurth le porcher et nous aurons fait le tour des Saxons.
Coté Normands, le Prince Jean est entouré des chevaliers Brian de Bois-guilbert, Front de bœuf, Malvoisin, Grantmesnil et Vipont, tous plus arrogants, vils et traitres les uns que les autres.
A la veille du grand tournoi d’Ashby, alors que chez Cédric, l’infâme de Bois-Guilbert projette d’envoyer le juif Isaac ad patres, ce dernier est sauvé par le vagabond qui n’est autre que Wilfrid d’Ivanhoé revenu de terre Sainte.
Pour le remercier, Isaac d’York équipera Ivanhoé pour qu’il puisse combattre les normands.
C’est à l’occasion de ce tournoi qu’apparaitra une autre grande figure de la rebellion saxonne : Robin de Locksley, ainsi qu’un énigmatique chevalier tout de noir vêtu, qui viendra à la rescousse d’Ivanhoé en bien mauvaise posture, avant de disparaitre aussi discrètement qu’il est apparu.

Sur la base d’un grand roman de chevalerie, Yann scénarise une belle aventure, pleine d’action, d’amour, de vils félons, de droits chevaliers et de bons compagnons.
Ce premier album d’une série, à priori, de trois tomes assure non seulement la mise en place des personnages et de l’intrigue dans un contexte historique, mais l’histoire avance rapidement, le rythme est soutenu, sans longueurs ni temps morts. Avec des dialogues que l’on imagine bien dans le ton de l’époque, ou du moins tels que nous y a habitués la littérature, cet album montre une nouvelle fois la maitrise du scénario de Yann, qui restitue toute l’ambiance et les idées de Sir Walther Scott.
La rivalité Saxons / Normands forme le fond de l’histoire, mais sans manichéisme total. Si les Normands sont bien tous des méchants, les rôles saxons sont plus répartis. Tous ne sont pas des Ivanhoé ou des Robin des bois. De même, on retrouve la dénonciation de l’antijudaïsme avec Isaac d’York représentant les juifs, usuriers honnis et méprisés, accusés de tous les maux mais que tout le monde utilise.

Le dessin d’Elias Sanchez, m’a un peu gêné de par sa tendance Manga, particulièrement sensible dans les représentations féminines, mais, face à sa maitrise, notamment dans les difficiles scènes de tournoi où le geste est précis, le mouvement des acteurs fluide, ce détail n’est plus qu’une question de culture.
Les couleurs auraient peut -être aussi gagné à être un peu moins ternes, au moyen-âge les couleurs vives étaient appréciées, autant pour leur symbolique que parce qu’elles représentaient la joie et la richesse.
Ivanhoé est un album agréable, dans la multiplication des adaptations actuelles certainement une belle réussite.

Par Olivier, le 1 novembre 2009

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