It is not a piece of cake

Victor Nelville, cookery counseller, est à nouveau engagé par Lord Henry Macdale, afin de se mesurer à Alice Barnes, fille de Sir Clifford Barnes dans le cadre d’un pari opposant les deux aristocrates. A ce titre, le brillant jeune homme se doit de retrouver la recette des black shortbreads que Moïra Killhinan, l’aïeule du Duc de Montrose, a emporté avec elle à la suite de son décès. Pour ce faire, Victor se transporte au château de Montrose pour y retrouver, à son grand dam, son frère Percy agissant en tant que counseller d’Alice Barnes. Il va de soi que leur confrontation est de nature à réserver bien des surprises, sachant que c’est en ces lieux que le père des deux frères est mort en cherchant lui aussi l’illustre recette. Qui des deux frères va mettre à jour le secret de fabrication des fameux biscuits ? Par le biais de ces recherches, Victor ne va-t-il pas soulever un pan sombre de son histoire familiale ?

 

Par phibes, le 23 octobre 2011

Publicité

Notre avis sur It is not a piece of cake

Après Tea party, Nancy Peña replonge dans la thématique du défi "culinaire" que se lancent deux aristocrates de la haute société victorienne. Cette fois-ci, c’est sur le secret ancestral de la fabrication d’un biscuit que Victor Nelville, personnage récurrent de la série, va devoir "plancher", en affrontant en parallèle une autre habituée de la saga, Alice Barnes.

Le match auquel le lecteur est invité, qui se déroule dans cette ambiance typiquement anglaise que l’auteure affectionne tout particulièrement, nous entraîne dans une histoire pour le moins surprenante et également captivante dans ses circonvolutions. S’il y est bien question de recherche d’un secret culinaire plutôt singulier, celui-ci draine dans son sillage une autre énigme, plus profonde, plus dramatique, celle de la disparition obscure d’un homme ayant suivi la même quête, lié tout particulièrement à Victor.

Dans ce contexte subtil qui subodore une enquête aux accents policiers référencés à la Agatha Christie ou à la Sir Conan Doyle (Sherlock Holmes se voit à un moment donné associé à l’équipée), Nancy Peña nous régale dans la façon d’organiser son histoire autour d’un défi qui met, dès le départ, en position faible son personnage principal. C’est au fil des recherches de ce dernier que l’aventure va gagner en intensité et aussi en complexité, dans une double adversité (Alice et Percy) un tant soit peu douloureuse. Fort de cette volonté scénaristique un tantinet alambiquée, elle nous amène lentement mais sûrement vers une finalité stupéfiante. Considérant les univers atypiques que l’auteure sait mettre en avant, un soupçon de fantastique accompagnera le jeune counseller, servi de temps à autres par des visions cauchemardesques révélatrices et par une présence féline propre à la série Le Chat du kimono.

Graphiquement, Nancy Peña réalise un parcours remarquable. Son trait qui s’est affiné donne vie à des dessins très plaisants, encrés avec finesse et maîtrise, mis en évidence au moyen d’un hachurage proche de la gravure. Le contexte historique est certes bien restitué par des décors que l’on sent bien inspirés, agrémentés de motifs très recherchés et faisant parfois appel aux estampes japonaises. Les personnages qu’elle met en œuvre ont un réel charisme, dans leurs expressions pompeuses et leurs tenues vestimentaires d’époques. A noter que les graphiques bénéficient que d’une seule couleur, le rouge, utilisée essentiellement de temps en temps pour plonger le lecteur dans les cauchemars ou les souvenirs des personnages.

Un très bon album broché qui, même s’il se lit tel un one-shot, a l’avantage d’intégrer une série qui confirme le talent montant de Nancy Peña.

 

Par Phibes, le 23 octobre 2011

Publicité