ISABELLAE
Sous le tombeau des 500 rois

Maintenant qu’elle sait qui elle est, à savoir une fille d’Eriu, Isabellae a quitté le japon pour l’Irlande. Après un voyage tourmenté de deux années, la jeune femme et ses compagnons d’aventures ont rejoint le clan irlandais du roi Caindelbain. S’étant mise au service de leur hôte, Isabellae se voit participer activement à l’évasion du monarque détenu par l’envahisseur anglais. Grâce aux aptitudes guerrières de la rouquine et de ses partenaires, l’opération est une réussite. Aussi, cette dernière suscite un espoir que le peuple irlandais souhaiterait voir enfler. Pour ce faire, réunis en conciliabule, les quatre rois d’Irlande ont convié Isabellae pour lui faire part de leur union et de leur volonté commune de chasser définitivement l’oppresseur anglais et sa main armée normande. Mais pour cela, il compte sur son aide. Serait-ce ainsi sa destinée, à savoir faire couler le sang des ennemis de l’Irlande et rendre la terre à ses propriétaires légitimes ?

Par phibes, le 14 septembre 2015

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Notre avis sur ISABELLAE #4 – Sous le tombeau des 500 rois

Trois épisodes ont suffi pour nous éclairer sur le rôle de la jeune samouraï Isabellae. Après avoir cherché, non sans heurts et épreuves à la clé, sa sœur et avoir découvert in fine sa véritable destinée, la jeune guerrière se doit dorénavant de l’assumer. Pour ce faire, ses créateurs, Raule et Gabor, ouvrent un nouveau cycle à leur aventure qui a la particularité de nous faire faire le grand écart en passant du Japon à l’Irlande.

Ce quatrième volet nous replonge dans les ambiances du 12ème siècle, au moment où la couronne anglaise assure sa suprématie sur toute l’île et ce, en se faisant appuyer par les troupes normandes. Fort de ce contexte et de la mission qu’elle doit remplir en tant que fille d’Eriu, nous retrouvons la combattante rouquine sous l’aile d’un des clans irlandais qui luttent contre l’oppresseur. Dès les premières pages, Isabellae est à pied d’œuvre, démontrant sans ambiguïté son adhésion à la cause irlandaise mais sans savoir réellement ce que les autochtones (dirigeants et druides) attendent d’elle. La réponse ne va tarder à venir.

L’exotisme oriental laisse donc la place à l’évocation médiévale occidentale irlandaise. Ce changement territorial et culturel n’élude certainement pas ce que la guerrière rouquine et ses compagnons attitrés savent faire de mieux à savoir se battre. Il élargit toutefois les débats, passant de la quête personnelle du départ à une dimension plus vaste de guerre entre deux peuples. Raule reste dans ces dispositions qui lui sied et qui mettent en avant une suite bigarrée d’aventures toujours aussi rythmées, rebondissantes et bercées ici par les légendes celtiques. Le mélange nippon-irlandais est savoureux et fait la part belle à quelques envolées fantastiques qui lui donnent une consistance encore plus prégnante (voir le final pour s’en convaincre).

De son côté, Gabor nous offre, une fois encore, un très beau travail graphique. A la faveur d’un encrage maîtrisé, ce dernier trouve le moyen de camper des ambiances sombres, oppressantes comme il se doit. Son trait semi réaliste semble gagner en profondeur, surtout au niveau des personnages dont l’âme paraît être mise à nue. La violence n’est pas exclue sous sa plume tout comme le légendaire qu’il met en avant via des évocations picturales percutantes.

Une très bonne ouverture d’un nouveau cycle qui engage l’héroïne dans une quête médiévalo-fantastique toujours aussi haletante.

Par Phibes, le 14 septembre 2015

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