ISABELLAE
La geste des dieux obscurs

Tandis que les quatre rois d’Irlande enfin réunis attendent avec leurs troupes leur ennemi commun sur la colline de Tara, Isabellae a rencontré dans la forêt sacrée la congrégation de druides menée par sa grand-mère. Après lui avoir appris sa destinée qui est étroitement liée avec celle de l’Irlande, l’aïeule parvient à lui prélever un peu de sang, lui permettant ainsi de réveiller le dieu Bres ainsi que son peuple fourmillant de fomoires. Surprise par cette découverte, Isabellae tente de rejoindre ses alliés irlandais pour les avertir du danger qui les menace. Blessée, elle est ramenée par Masshiroi, l’un de ses compagnons, sur la colline de Tara. Là, elle s’adresse au roi Caindelbain et à ses partisans et leur avoue le péril imminent. Pendant ce temps, les troupes d’invasion menées par Jean sans Terre se rapprochent de l’endroit où se trouvent les rebelles irlandais. Mais bientôt, elles se retrouvent face aux sinistres fomoires. Les combats qui en découlent taillent de larges brèches dans les rangs anglais et normands. Aussi, la seule solution de survie réside dans la fuite vers le tertre où se tiennent leurs ennemis. Mais le Dieu Bres s’y trouve déjà. Il ne fait aucun doute que leur sauvegarde passe inévitablement par une union des forces belligérantes. Mais est-elle réellement possible ?

Par phibes, le 9 octobre 2016

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Notre avis sur ISABELLAE #5 – La geste des dieux obscurs

Nous retrouvons la jeune samouraï Isabellae sur le sol de la belle Irlande, île qui se veut, en ce 12ème siècle, grevée par l’oppression d’un envahisseur prêt à tout pour soumettre ceux qui y résident. Dans ce contexte guerrier, Isabellae, véritable partisane de la cause gaélique, joue sa destinée, entre les aspirations tutélaires de Jean sans Terre, les manigances divinatoires des druides locaux et la soif d’indépendance des rois rebelles irlandais.

Cet opus est donc l’occasion, conformément au final du tome précédent, de nous plonger dans un affrontement hors norme (puisque les dieux s’invitent dans le conflit entre Normand, anglais et irlandais), et qui a la particularité de s’étaler sur les 48 planches. En effet, se nourrissant de la mythologie celtique irlandaise, Raule nous offre une confrontation démoniaque, bruyante et démesurée. Sous le couvert des druides dont l’action reste à éclaircir, l’intervention du dieu Bres et de ses fomoires monstrueux donne une dimension extrême au récit. Volontairement, le spectaculaire et l’action priment sur le déroulement de l’intrigue, la figeant le temps d’un album.

Evidemment, Isabellae a son rôle à jouer, un rôle assurément tragique qui, ici, prend une tournure certes susurrée par sa grand-mère druidesse mais rebondissante. Véritable combattante dans l’âme grâce à l’enseignement de son père, la jeune samouraï s’impose en véritable meneuse et par ce biais, anime pleinement la bataille que l’on pourra découvrir d’abord sur différents fronts et ensuite sur un seul unique.

Il va de soi que Gabor assume entièrement sa mission. A l’appui d’un trait sans bavure et dans une dynamique particulièrement palpable, l’artiste nous immerge au cœur d’une bataille extraordinaire. Se faisant fort de travailler l’apparence monstrueuse des fomoires et de les introduire dans des scènes guerrières détonantes remarquablement bien découpées, ce dessinateur averti trouve le moyen idéal d’emballer la lecture.

Une geste implacable sur une bataille terriblement éprouvante, qui, au vu de la dernière planche, appelle implicitement une suite que l’on souhaite voir le plus rapidement possible.

Par Phibes, le 9 octobre 2016

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