ISABELLAE
Des papillons dans la brume

Sur la colline de Tara, la bataille contre les fomoires et le dieu Bres s’est achevé dans un bain de sang. Isabellae a perdu la vie plongeant dans l’affliction ses compagnons d’aventures et ses alliés de la terre celtique. Alors qu’anglais menés par Jean sans Terre et irlandais conduits par Lorcan se préparent à relancer l’affrontement, un nombre important d’anges chrétiens armés est apparu dans le ciel. A leur tête, un ange noir agissant au nom du Créateur vient exiger la soumission des celtes à ce dernier. Au nom de la liberté, le refus est immédiat et condamne irrémédiablement les survivants à une mort certaine. Sauf que le sang coulé lors de la précédente bataille a réveillé les 500 rois guerriers de la terre d’Eriu et par l’intercession de leurs dieux, ont ramené à la vie non seulement Isabellae mais aussi le père et la sœur de celle-ci. La bataille à venir qui va peser de tout son poids dans la destinée des celtes, promet donc d’être hors norme, voire déséquilibrée. Comment les hommes d’Eriu, mortels de surcroit, vont-ils pouvoir rivaliser avec les créatures ailées ?

Par phibes, le 8 octobre 2017

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Notre avis sur ISABELLAE #6 – Des papillons dans la brume

Ce sixième épisode clôture les pérégrinations hors norme d’Isabellae sur la Terre d’Eriu. Alors que cette dernière a précédemment donné sa vie lors de la bataille contre les dieux fomoires, êtres monstrueux représentants les premiers habitants de l’île d’émeraude, nous la retrouvons tout de même dans ce dernier opus, toujours aussi motivée pour préserver la cause celte.

Il va de soi que Raule nous avait bien surpris antérieurement en provoquant, dans des accents démoniaques prononcés, la mort de son héroïne et à ce titre, trouvait le moyen imparable de susciter un gros questionnement. Par ailleurs, le scénariste trouvait le moyen d’augmenter cette surprise en faisant apparaître à la fin du tome 5, après l’anéantissement des fomoires, une nouvelle menace venant du ciel. Aussi, il devenait urgent de savoir comment la destinée de tout un peuple allait être tracée.

Dans des ambiances de tragédies évidentes (le premier de couverture ne le cache pas), l’on revient au cœur des évènements guerriers, entre envahisseurs anglais, défenseurs irlandais et envoyés du Créateur. Inspiré par la mythologie celtique, Raule signe une fin de récit on ne peut plus percutante et surtout portée par des élans de liberté de tout un peuple. A cet égard, l’artiste nous replonge au sein d’un nouvel affrontement démesuré, où la magie va prendre toute sa place. Isabellae construit donc sa légende et à cet égard, épaulé par une partie de sa famille, nous offre des moments d’une grande intensité.

Côté dessins, Gabor assume sa tâche avec une réelle virtuosité. Drames, actions, onirisme mythologique sont traduits dans une générosité picturale « manganisée » qui fait mouche. On perçoit une véritable énergie sous son trait qui donne une véritable omnipuissance à son univers fantastique et qui pousse à la curiosité.

Une fin de saga haletante et épique qui, à n’en pas douter, donne envie de recroiser le chemin de la sémillante mercenaire dans d’autres aventures !

Par Phibes, le 8 octobre 2017

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