ISABELLAE
Une mer de cadavres

Sur les traces de Siuko, sa sœur disparue, Isabellae a atteint le port d’Abashiri avec ses compagnons de route et a eu la douleur de constater que celle qu’elle recherche depuis sept ans avait embarqué une heure auparavant pour une destination inconnue. Aussi, afin de poursuivre sa quête, la belle rousse s’est faite engagée par Maître Yuan, un artiste peintre, pour assurer sa protection sur un autre navire ayant pris la même direction. C’est lors de ce périple qu’une tentative d’assassinat perpétrée par deux mercenaires chinois a lieu. Isabellae parvient non sans mal à empêcher le pire, aidé en cela par le capitaine du bateau. Mais le danger demeure car d’autres assassins peuvent se déclarer. C’est à ce moment-là que des cadavres sont découverts flottant en pleine mer, qui pourraient éventuellement appartenir au navire poursuivi et dont ils commencent à voir les voiles. Siuko semble à portée de main. Isabellae arriverait enfin au terme de ses recherches ? Ce qu’elle va découvrir va la marquer on ne peut plus profondément !

Par phibes, le 31 août 2013

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Notre avis sur ISABELLAE #2 – Une mer de cadavres

Raule, le créateur de la série Jazz Maynard, semble se focaliser essentiellement sur son nouveau projet initié en janvier 2013 qu’est Isabellae et par ce biais, nous donne le privilège de lire la suite de la quête de la tonitruante héroïne.

Comme nous le dévoilait la fin du précédent tome, les recherches d’Isabellae sont loin d’être terminées. De fait, avec Une mer de cadavres, Raule confirme le caractère charismatique de sa protagoniste. Egalement, il conserve le fil rouge de départ et vient donc relancer le personnage principal dans ses aspirations premières. Malgré tout, et c’est là toute la subtilité du scénariste, le lecteur est appelé à suivre une histoire dans l’histoire, celle de Maître Yuan et de ses détracteurs.

Aussi, cet épisode, bien que un peu moins animé qu’antérieurement, nous réserve une bonne surprise. Conservant ce côté fantastique que la saga entretient sympathiquement (l’interpénétration du père d’Isabellae dans sa réalité) et maintenant ses élans de sagesse orientales, il vient installer cette dernière dans un contexte sombre, dans lequel se télescopent remarquablement présent et passé douloureux. Qui plus est, le récit qui se nourrit d’une intrigue particulièrement captivante (le sort de Siuko en fonds et celui de Maître Yuan au premier plan) vient nous ouvrir les portes d’un horizon insoupçonné qui fait intervenir une horde de zombies. Inévitablement, l’on ne peut que s’interroger sur les causes d’une telle apparition sanguinolente qui devrait être assurément expliquée dans le prochain volume.

Niveau dessin et couleurs, l’on peut affirmer que Gabor est loin d’être manchot. Ce dernier nous offre, une fois de plus, un dessin exotique tranchant, grouillant de personnages, bien léché au niveau des ambiances moyenâgeuses, en totale harmonie avec le somptueux premier de couverture. Excellant dans l’art de travailler ses encrages, ce dessinateur a le don de nous subjuguer par cet univers médiéval oriental qui trouve un certain écho avec celui réalisé par Hub dans Okko. Son trait est adroit, d’une finesse redoutable et d’une expressivité qui sied à merveille à l’histoire. Le mouvement est parfaitement capturé et le message on ne peut plus clair.

Un deuxième tome réussi qui confirme sans contestation l’intérêt de cette saga et le talent des deux auteurs.

Par Phibes, le 31 août 2013

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