Iroquois

En juillet 1609, en Nouvelle-France, l’explorateur Samuel de Champlain a décidé de renforcer les liens tissés avec les peuplades hurons, algonquines et montagnaises. En effet, afin que ces dernières puissent continuer à alimenter le petit comptoir français en pelleteries, le lieutenant du vice-roi de Nouvelle-France s’est donc donné comme mission de lancer une expédition punitive, au-delà des trois Rivières contre les iroquois qui mettent à mal les convois. Afin d’avoir un maximum de troupe, il s’arrange pour faire coopérer le contrebandier Le Basque et ses hommes. Après avoir pris à son bord une prisonnière iroquoise, Champlain embarque sur le Saint-Laurent en direction du camp des hurons. Sur place, il tente de gagner la confiance de ceux-ci en leur faisant une démonstration de sa puissance de feu via son arquebuse. Convaincus de leur invincibilité, les hurons se joignent à l’expédition et remontent le fleuve aux côtés des autres participants. Tout en progressant vers le lac qui portera plus tard le nom de l’explorateur, l’inquiétude se fait de plus en plus sentir car la rencontre qui s’annonce va être assurément ensanglantée. Surtout que du côté iroquois, certains sont prêts à se lancer à la recherche de Petite Loutre, retenue par l’adversaire, et pour se faire, propager la terreur dans toute la région.

Par phibes, le 20 septembre 2016

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Notre avis sur Iroquois

Patrick Prugne renoue avec les récits dédiés à la découverte du Nouveau-Monde. Après Canoé Bay, Frenchman et Pawnee, l’artiste nous renvoie dans une nouvelle aventure historique qui doit mettre en valeur l’une des peuplades autochtones du nord-est américain, à savoir les Iroquois. Pour les besoins de son histoire, l’auteur a décidé de relater un pan du parcours de l’explorateur Samuel de Champlain à l’origine de la fondation de Québec., lorsque ce haut personnage mandaté par le roi Henri IV se lance dans la reconnaissance de la rivière des iroquois en 1609.

Ce petit bout d’aventure qui s’étend sur près de quatre-vingt planches est l’occasion assurément de suivre les pérégrinations d’un groupe d’aventuriers déterminés à combattre les fameux iroquois (les Agniers) afin de préserver les intérêts de la communauté française dans le commerce des fourrures en tout genre. On y découvre les balbutiements de la colonie québécoise (simple fortin accroché aux berges du Saint-Laurent) et le jeu d’alliances indispensable au colonisateur pour se développer et lutter contre les nombreuses menaces extérieures.

Patrick Prugne gère linéairement son récit (avec un petit alternat entre les antagonistes), le faisant évoluer plutôt calmement au rythme des nombreuses interventions de l’inquiétant contrebandier Le Basque et des décisions de Champlain dans son périple. Le référentiel historique est certes bien présent mais a l’avantage de ne pas étouffer les péripéties qui nous entraînent indubitablement dans une rencontre guerrière.

Il va de soi que c’est au travers du superbe dessin de l’artiste que la magie de cet album éclate. En effet, le Nouveau-Monde se découvre via des illustrations en colorisation directe on ne peut plus enchanteresses. Patrick Prugne démontre tout son talent (voir également le carnet de croquis en annexe) pour croquer une flopée de paysages luxuriants à l’état sauvage (où la beauté des lieux peut contraster avec la barbarie des hommes). De même, à l’appui d’une recherche documentaire historique, il réalise des personnages hauts en couleur, en tenue d’apparat superbes, complétement probants.

Un one-shot de qualité, picturalement admirable, qui a l’avantage de nous plonger dans les ambiances balbutiantes de la construction de la Belle Province.

Par Phibes, le 20 septembre 2016

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