Ion Mud

Nous nous trouvons au cœur d’une énorme structure métallique, traversée par d’innombrables couloirs, des coursives ou des passerelles, presque infinie… Il s’appelle Lupo, il erre depuis quarante ans dans ce qui présente comme un vaisseau gigantesque. Il évite tant que possible les monstres extra terrestres qui circulent de temps à autre, il les appelle des "Sombres" ou des "Errants", ou encore les machines qui éradiquent les humains ! Son objectif, parvenir à traverser une Torana, une sorte de porte qui pourrait lui permettre de retrouver ceux dont il est séparé depuis toutes ces années !

Par fredgri, le 10 février 2021

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Notre avis sur Ion Mud

On est d’abord subjugué par les décors aux dimensions illimitées, semble-t il. Le héros erre dans cette structure de métal sans trop vraiment savoir ou il va, il garde l’espoir qu’un jour il pourra rejoindre son équipe dont il est séparé depuis près de 40 ans. Il lui envoie, dès qu’il passe à proximité d’une tour de communication, des rapports, mais n’attend plus vraiment de réponse. Tandis qu’autour de lui, ce qui apparait comme un vaisseau, en piteux état, est entretenu par d’innombrables machines. Mais le plus curieux reste encore ces créatures mutantes qui envahissent les couloirs et dont il faut absolument se méfier…

Voilà, le décor est planté, le héros présenté et les enjeux posés. Dès les premières pages on pense évidemment aux Blame de Nihei qui demeure la grosse référence de ce singulier album, au point d’en répéter le processus narratif, les errances d’un personnages, les créatures, les origines extrêmement floues de cet univers, la lenteur du récit ! Et même si cela reste une référence de qualité, il reste que l’hommage est vraiment très appuyé, peut-être trop, d’ailleurs !
Alors oui, Amaury Bündgen, pour ce premier album, décrit un univers plus chaleureux que celui de son modèle, plus expressif aussi, le héros a du charisme, un côté détendu, moins poseur et il ne tente pas non plus de nous perdre dans des errances hermétiques… Et c’est certainement cette personnalité plus "concentrée" qui fait toute la différence !
Le jeune artiste, qui vient du jeu vidéo, nous offre en parallèle des décors somptueusement précis et détaillés, à tel point qu’ils sont un personnage à part entière dans l’album. Ils habitent chaque plan, chaque séquence, on est vraiment fasciné par les ambiances à la fois contemplatives et troublantes qui se dégagent de ces pages. Cette tension à la fois technologique et organique, ce mélange de formes, d’atmosphères ! C’est captivant !

Alors oui, scénario assez mince s’étire pas mal, on est dans un récit très décompressé, par nature, et on ne peut éviter les longueurs. On n’a pas non plus toutes les explications, mais ça fait partie du jeu.
Toutefois, pour un premier album, l’essai est réussi haut la main. C’est beau, assez prenant et je dois bien avouer que j’aime assez cette "nouvelle SF" moins encline à se construire sur du sensationnalisme et sur de l’entertainment à tout va ! Une vraie personnalité qui ne demande qu’à murir avec d’autres albums !
Un auteur à surveiller de très près !

Vivement conseillé !

Par FredGri, le 10 février 2021

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