INNOCENT
Innocent Tome 1

Charles-Henri Sanson est l’héritier de la célèbre famille des Sanson, une famille d’exécuteurs officiels au service de la couronne de France. Le destin de Charles-Henri est tout tracé : il succédera à son père, et devra maintenir la tradition familiale en faisant son digne travail de bourreau. Le jeune Charles-Henri se doit de manier l’art de la torture et de l’execution, afin de prendre la relève, quand son père souffre de paralysie.
Mais Charles-Henri rejette cette voie, et se rebelle contre la tradition. Honni de tous, rejeté de toutes parts tel un oiseau de mauvais augure, le jeune homme devra faire un choix, se plier à la tradition familiale, et devenir bourreau, ou bien rejeter son héritage, et devenir fils indigne. Le célèbre bourreau de la révolution française a ici une histoire bien plus troublante, et bien plus sombre.

Par Clémence, le 7 mai 2015

Publicité

Notre avis sur INNOCENT #1 – Innocent Tome 1

Ce manga fondé sur l’histoire de France se penche sur un des aspects les plus sinistres, l’execution des condamnés à mort. Les Sanson sont la main qui manie l’épée, un instrument au service du roi et de la noblesse. La mise à mort est tout un art, il faut connaitre avec précision le corps humain, et une execution ratée est source de railleries, et attirerait l’opprobre sur la famille Sanson. Charles-Henri se doit ainsi d’apprendre comment torturer et tuer son prochain, pour ne pas faire honte à son père.

Ce premier tome s’attarde sur la jeunesse de Charles-Henri. Enfant déjà, il suscite le dégout du peuple, car un fils de bourreau nait les mains tachées de sang. Le jeune Charles-Henri se perd dans la fuite, il fuit le peuple qui l’accable, il fuit par le silence sa famille qui ne comprend pas son dégout pour la tradition familiale.

Tout bascule lorsque Charles-Henri rencontre le beau Jean de Chartois, aux traits angéliques, l’innocence incarnée. Ils s’échangent un baiser fugace, tous deux enfermés dans le rôle qui leur est attribué par la société. Mais l’ironie est telle, que Charles-Henri Sanson, doit executer Jean de Chartois, pour sa première mise à mort.

C’est une belle profondeur psychologique que nous offre ce manga, avec une interprétation fine et pleine d’émotion qui vient contredire la tradition. Car le bourreau est un instrument, et pas un homme. C’est pourtant bien l’homme, Charles-Henri, que veut nous faire découvrir Sakamoto, pour voir qui se cache derrière le masque impassible du célèbre bourreau.

Le dessin est magnifique et convient parfaitement pour recréer ce 18ème siècle français. Loin des traits exagérés du manga, Sakamoto esquisse tout en finesse les corps et les visages. Les cases fourmillent de détails, pour un récit riche et fort.

Une très belle interprétation de faits historiques, dans un style qui sied parfaitement à l’incroyable histoire de ce bourreau Sanson. C’est un vrai plaisir de découvrir l’homme derrière l’épée, l’émotion derrière la façade de l’exécuteur.

Par Clémence, le 7 mai 2015

Publicité