Inhumain

Un vaisseau d’exploration venant d’une arche de colonisation plonge dangereusement vers une planète inconnue. A son bord, l’équipe de spationautes semble totalement détachée de la catastrophe qui s’annonce. Seule à la manœuvre, Ellis, le robot du groupe a pu éviter le pire en faisant tomber le vaisseau dans l’océan.
Mais le danger n’est pas écarté pour autant. Une voie d’eau se déclare dans l’habitacle obligeant les spationautes, totalement éberlués par ce qui leur arrive, à quitter leur capsule. Après avoir perdu l’un des leurs à la suite de l’explosion du vaisseau, les survivants parviennent à atteindre la surface grâce à l’aide de méduses géantes. Ils finissent par échouer sur la terre ferme et se retrouvent bientôt face à des aliens qui se veulent être, en fait, des humains se nommant le peuple de l’eau. Le contact est plutôt surprenant mais pacifique. Ils sont invités à partager un repas et par la suite à dormir, et ce au nom de l’énigmatique Grand Tout.
Qui est donc ce mystérieux protecteur qui semble réguler la vie des autochtones ? Et comment ces derniers peuvent se trouver sur cette planète ? Les réponses vont parvenir aux nouveaux arrivants au fur et à mesure de leur prospection intra-planétaire et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles vont être inattendues et également à leurs dépens.

Par phibes, le 1 novembre 2020

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Notre avis sur Inhumain

Après leur saga anticipatrice Expérience mort, le couple Denis Bajram – Valérie Mangin revient sur le devant de la scène pour une nouvelle équipée futuriste sous le couvert de la collection Aire Libre de chez Dargaud. Renouant avec ce genre qui les inspire fortement, les deux coscénaristes nous introduisent dans un thriller extraterrestre qui fleure bon le dépaysement tout en soulevant au passage quelques questions d’éthique.

Arborant une couverture intrigante qui joue très habilement sur les contrastes (un spationaute armé jusqu’aux dents face un groupe de primitifs représentés par une fillette), cet album nous entraîne dans une quête extraordinaire sur la compréhension du fonctionnement d’une planète. Tel un voyage au centre de la Terre, le lecteur est invité à découvrir ce qui fait la particularité d’un tel monde qui semble peser sur le libre-arbitre de ses résidents.

L’association Bajram/Mangin fonctionne parfaitement puisqu’elle se voit ici à l’origine d’une intrigue à rebondissements particulièrement palpitante. Cette dernière est alimentée par des rencontres pour le moins singulières qui mettent en avant une architecture ethnique originale sous le couvert d’une puissance « divine » (le Grand Tout) dont il va falloir découvrir le mode opératoire. Tout en posant ouvertement la question de la liberté de penser, d’agir au sein d’une communauté, les scénaristes manœuvrent avec dextérité leurs personnages d’un autre monde dans une quête qui a le privilège d’apporter les réponses qu’on attend au fur et à mesure qu’on avance (ou qu’on descend).

On peut considérer que Thibaud de Rochebrune apporte sa pierre à l’édifice tant le travail qu’il produit se veut à la hauteur de nos espérances. En effet, l’artiste parvient, grâce à un jeu graphique impressionnant, à donner vie à cette équipée futuriste en usant d’un trait réaliste plutôt épuré pour ses personnages et en évitant des effets trop puissants qui nuiraient aux ambiances primaires de la planète. Les décors sont quant à eux on ne peut plus saisissants de par leur qualité, de leur exotisme et parfois du détail époustouflant mis en avant.

Une histoire d’anticipation complète menée de mains de maîtres par un trio d’auteurs qui sait nous faire voyager dans des dimensions inédites.

Par Phibes, le 1 novembre 2020

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