Dans la tête de l'inconnue du bar

Au Book à Bar, les clients ne sont pas légion mis à part Maxime qui est un habitué. Joshua, le serveur, s’est épris d’une cliente, Dara, qui vient de temps en temps et qui a la particularité de signer des strips dans une revue mensuelle. Aussi, en tant que fervent admirateur, il l’achète chaque numéro qui sort et ne manque pas de demander l’avis de ses amis Manon et Maxime. Surtout que l’autrice, pourtant si mignonnette, crée des histoires on ne peut plus trash. Serait-elle une asociale ? Joshua va essayer de mieux cerner son caractère au travers de ses surprenants récits et tenter, malgré sa timidité, une approche de la belle inconnue.

Par phibes, le 21 août 2022

Notre avis sur Dans la tête de l’inconnue du bar

Depuis Un léger bruit dans le moteur, Jhonattan Munoz s’est en quelque sorte spécialisé dans les récits qui flirtent l’impertinence, en mettant souvent en scène de jeunes personnages ô combien effrontés, usant d’un discours des plus crus. Ce nouvel album peut se targuer d’être dans la même mouvance avec toutefois un tout petit soupçon d’humanité.

C’est donc l’histoire d’un serveur qui s’entiche d’une de ses clientes qui se trouve être autrice de BD. Sous le couvert de cet intérêt qu’il porte et qu’il a du mal à extérioriser, il s’attache à la découvrir par le biais de ses productions. Autant dire que ces dernières ne reflètent pas la bonhomie de la jeune femme et nous entrainent dès le départ et par alternance dans des digressions chocs, où l’horreur et le très peu politiquement correct l’emportent haut la main.

Jonathan nous prouve une fois son grand plaisir à titiller notre sensibilité, surtout quand le trash vient de personnages peu enclins à faire le bonheur d’autrui. Considérant cette volonté scénaristique, l’auteur fait réagir évidemment et par ce biais bête et méchant, parvient à nous faire grincer des dents, voire à secouer nos zygomatiques.

Côté illustrations, Jonathan Munoz fait en sorte de jouer en toute liberté entre deux représentations un tantinet différentes. Pour ce qui est des récits créés par Dara, ces derniers bénéficient d’un cadrage classique et surtout d’une colorisation prononcée signée Anne-Claire Thibaut-Jouvray qui souligne parfaitement le concept glauque. Pour les discussions au Book à Bar, la mise en scène se veut certes plus moderne, mais plus épurée et servent à bien marquer les fictions de la réalité.

Une histoire à double fonds, tranchante à souhait, qui démontre que l’habit ne fait assurément pas le moine ! C’est du Fluide, quoi !

Par Phibes, le 21 août 2022

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