INCOGNITO
Projet Overkill

Zak, en apparence, est un employé de bureau tout ce qu’il y a de plus banal. D’ailleurs, ses collègues ne font guère attention à lui. Lui même se demande encore s’il est bien vivant dans ce monde morne et sans intérêt. Il se sentait si fort, si puissant, jouissant des plus incroyables montées d’adrénalines lorsqu’il était un super-criminel. Lors de la mort de son frère jumeau, il a composé avec la police, passant officiellement pour mort, et il a changé d’identité, bénéficiant du statut de témoin auprès de la justice. Ses anciens complices et membres de la terrible organisation de Black Death ont été arrêtés, leur chef en tête.

Aujourd’hui, Zak n’en reste pas moins surveillé de près par la brigade S.O.S. qui a justement pour mission de traquer les super-criminels. Un jour qu’il ingère un produit destiné à dissimuler une prise de drogue, il s’aperçoit que ce liquide, mêlé aux médicaments censés annihiler ses pouvoirs, lui donne, au contraire une plus grande force qu’auparavant. Il décide donc de revêtir à nouveau son masque. Mais, cette fois, il va se défouler sur les criminels de la ville.

Les agents du S.O.S. ont quelques soupçons, mais ils ne peuvent prouver que c’est Zak qui se cache derrière le mystérieux justicier. Lui n’y voit pas une rédemption, mais bien un moyen de libérer ses frustrations. Mais ses anciens amis détectent sa trace. Tout d’abord surpris qu’il soit toujours en vie, ils décident de se venger. Black Death ordonne sa mise à mort depuis sa cellule. Les ennuis commencent pour Zak.

Par legoffe, le 10 avril 2010

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2 avis sur INCOGNITO #1 – Projet Overkill

Les auteurs du très bon polar “Criminal” se lancent dans une nouvelle série qui va certainement se faire remarquer, contrairement à ce que pourrait laisser penser son nom. Ed Brubaker et Sean Phillips imaginent, en effet, un polar où les principaux personnages sont dotés de pouvoirs particuliers. Si on peut les assimiler à des super-héros ou à des super-vilains, il faut toutefois rester nuancé car ce récit fantastique baigne plus dans l’atmosphère des thrillers sombres que dans les aventures de Superman, et il n’est pas dénué de violence.

Le style narratif est d’ailleurs très proche de celui de “Criminal”. Le personnage principal est un anti-héros, un paumé dépressif, qui raconte en voix off sa descente aux enfers, mais aussi son passé de criminel sanglant. Les commentaires sont désabusés autant que prometteurs. Ils donnent vraiment envie de poursuivre la lecture et d’en savoir plus sur le destin de cet homme doté d’une force incroyable et qui se retrouve soudain rat de bureau anonyme.

Malgré son lourd passé, le lecteur s’attache à ce personnage qui génère de l’empathie. Les frontières sont d’ailleurs ténues entre le Bien et le Mal. Dans un univers sombre et gris, difficile d’y voir clair, surtout lorsque l’on doit percer son chemin au milieu des vapeurs de drogue et d’alcool.

Les dessins de Phillips contribuent largement à cette ambiance. Ils sont réussis, appuyés par des traits noirs et épais qui assombrissent volontairement chacune des planches. Un univers glauque, mis en relief par des choix de couleurs souvent criards. Cela donne un style vraiment particulier, qui pourrait en rebuter certains. Mais il serait dommage de passer à côté du livre à cause de cela, d’autant que ce choix de couleurs vient finalement renforcer habilement notre sentiment d’assister à des vies en déroute, perdues dans un univers qui les dépasse.

Ce premier tome est un excellent moment de lecture. Il s’agit d’un thriller très bien construit, original et plein de suspense. Avec plus de 150 pages, vous tenez une aventure d’une grande densité dont vous redécouvrirez encore des détails en parcourant une seconde fois la bande dessinée. A ce prix là, il serait criminel de vous priver d’une telle aventure !

Par Legoffe, le 10 avril 2010

Ed Brubaker est un des plus grands auteurs US du moment. Ses séries se font rapidement repérer par les amateurs.
Voyez déjà ce qu’il a fait avec la saga de Captain America (il a quand même tué le héros au bouclier étoilé) et ce qu’il a réussi avec Sleeper ou l’excellente série Criminal.
Il revient sur une nouvelle série en grande forme : Incognito.
Et à ses cotés, nous retrouvons bien sur, son complice sur Criminal, Sean Phillips.

Incognito, c’est vraiment du bon polar, bien noir. Même si, derrière, il y a du super-héros, de l’hommage aux pulps d’autrefois.
Enfin, du super-héros, il y en a pas vraiment puisque l’auteur nous parle surtout d’un super-criminel repenti : Zack Overkill. Brubaker utilise donc les codes du polar pour planter son récit. Vous y retrouverez ces ingrédients qui font son succès : un héros perdu, qui a vécu un drame, des femmes fatales, du suspense et de l’action. Là où je me suis fait eu, c’est avec la femme fatale. Brubaker va bien nous mener en bateau avec ces dames : Amanda, Ava ou Zoé. Moi, je me suis bien fait avoir en pensant que… Mais, n’en disons pas trop, cela fait partie quand même des moments forts du livre.

Brubaker rend donc aussi hommage aux pulps. Avec le récit sur le Professeur Zeppelin, personnage qui nous fait penser au Doc Savage, nous allons en apprendre un peu plus sur le Bad Guy de service et sur ses complices comme le Doc Lester. Là aussi, nous allons être gâtés coté surprises. Tout comme avec la découverte des origines d’Overkill.

Brubaker signe un polar assez bien construit donc au suspense insoutenable.

Sean Phillips montre encore une fois toute l’étendue de son talent sur des pages de toute beauté. Il confère au récit une ambiance assez glauque, assez noir, assez violente mais toujours prenante. Phillips a un sacré sens du rythme. C’est du tout bon, comme vous pourrez le constater par vous même.

Incognito risque fort de ne pas le rester longtemps.
Découvrez donc ce polar qui fait partie des musts du genre.

Par BERTHOLD, le 11 avril 2010

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