IN VINO VERITAS
Toscane - Première partie

Lionello Tomasini est un propriétaire viticulteur qui a l’avantage de gérer un gros domaine et une production très diversifiée à grande renommée. Faisant tout pour que le rendement de sa propriété située à Bolgheri en Toscane soit au niveau des subsides qu’elle rapporte, il mène son activité d’une main de fer au détriment de sa petite famille. De son côté, Tessa Tomasini gère une toute petite exploitation, selon une méthode plus artisanale et plus écologique. Tous deux sont frère et sœur, et cultivent, de par leur différence de caractère, des relations plus que tendues. Aussi, lorsque leur grand-mère Ortensia, qui a assuré leur éducation en lieu et place de leurs parents, décède, les deux jeunes exploitants se doivent de se rapprocher conformément aux dernières volontés de la défunte. Parviendront-ils à faire cause commune malgré leurs divergences ?

Par phibes, le 15 septembre 2013

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Notre avis sur IN VINO VERITAS #1 – Toscane – Première partie

Eric Corbeyran, scénariste bordelais que l’on ne présente plus tant sa bibliographie multi genre est des plus conséquentes, reste dans les embruns entêtants du vin et vient, en parallèle de sa saga Châteaux Bordeaux (parue chez le même éditeur), nous immerger dans une autre histoire de vignerons. Cette fois-ci, il s’écarte de sa région de prédilection (sans toutefois couper le cordon) pour fondre sur un autre territoire viticole appartenant à l’Italie, la Toscane.

A l’image des péripéties liées à Alexandra Baudricourt, l’artiste a décidé d’évoquer celles inhérentes à une autre famille, les Tomasini, elle-même attachée au produit noble qu’est le vin. Plus particulièrement, il s’attache à nous conter les vicissitudes vécues par deux personnages clés d’une même famille, Tessa et Lionnello, empêtrés dans un relationnel des plus tendus. Fort de cette divergence de caractère, il leur crée, via le décès d’un proche, l’obligation de se retrouver mais à quels dépens !

Ce premier tome d’ouverture nous donne déjà une idée assez précise de ce qui doit suivre (le rapprochement difficile de deux êtres très différents pour une cause commune). Inspiré par une rencontre marquante avec Olivier Bernard, Président de l’Union des grands crus de Bordeaux (lire la préface), Eric Corbeyran rend l’intrigue qui en découle, sentimentalement accrochante et fortement marquée par la culture viticole. On se plait évidemment à découvrir la région de la Toscane et également les deux protagonistes principaux, chacun campé dans son caractère très tranché, au rythme d’un rapport en dents de scie très animé à la limite du drame familial. De même, le récit n’hésite pas à tisser une passerelle intéressante avec la région bordelaise via le sympathique Charles, passerelle qui donne l’occasion de voir apparaître des personnages réels que le scénariste à souhaiter honorer et d’assister à une passion malaisée.

Pour dessiner la Toscane et ses habitants, rien de plus normal que ce soit un artiste italien qui soit désigné. Luca Malisan dont le nom peut évoquer sa participation à la couleur dans des séries comme Section financière, Le Syndrome de Caïn, Black Stone ou au dessin dans Zodiaque, Les Amants de Carcassonne, La Conjuration de Cluny… a donc été désigné pour remplir ce rôle, un rôle tout à fait appréciable par sa représentation réaliste de l’histoire de Tessa et Lionnello. Décors et personnages font l’objet d’un travail rigoureux, d’une limpidité presque photographique, grâce à un trait habile, généreux et expressif. On saluera le superbe travail sur les encrages, en particulier dans les visions nocturnes dans lesquelles les ombres donnent un relief remarquable. De même, les couleurs qui accompagnent le dessin se révèle dans une palette que Paolo Francescutto gère avec une dextérité profitable.

Un début de saga prometteur qui entremêle avec adresse passion du vin et drame familial.

Par Phibes, le 15 septembre 2013

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