In bed

 
Avant de revenir chez lui et d’y retrouver sa femme Julia, Luka a passé l’après-midi dans une chambre d’hôtel dans les bras de Rachel. Rachel est une femme magnifique, une merveilleuse amante à laquelle Luka n’arrêtera pas de penser le soir venu, alors même que les invités prévus pour la soirée ont débarqué chez lui. Oui, Luka sera carrément "ailleurs", lors de cette soirée, et personne ne s’y trompera : proposant du vin à celle qui n’en boit pas, répondant "oui" lorsqu’il lui est demandé s’il est enfin prêt à devenir papa, comme le souhaite Julia…

A mesure que la soirée passera, l’ambiance se fera de plus en plus pesante, tout le monde voyant bien que quelque chose cloche. Mais dans ces cas-là, on met ça sur le compte de la fatigue, du stress, du travail… N’est-ce pas ?
 

Par sylvestre, le 7 décembre 2014

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Notre avis sur In bed

 
C’est somme toute une histoire banale… Celle de deux amants qui, une fois leur rendez-vous galant passé, retournent chacun à leur vie en attendant leur prochaine parenthèse amoureuse. L’histoire commence dans une chambre d’hôtel : Luka et Rachel s’aiment, se dévorent, jusqu’à ce que la réalité rappelle à Luka qu’il a une femme qui l’attend chez lui. Tout ça aurait pu rester factuel, superficiel, n’être qu’esthétique, que prétexte à ravir les voyeurs en nous. Mais au-delà du simple visuel, c’est un regard, une réflexion, une ébauche d’analyse, que nous proposent ensuite les auteurs sur leurs personnages. Après une entrée en matière charnelle, la soirée qui se déroule chez Luka et sa femme Julia fait écho à ces ébats adultérins puisque Luka ne cesse d’y repenser, de les revivre. C’est dire combien sa tête est remplie de ça, combien la tête turbine lorsque la situation n’est pas normale…

La suite s’articule justement sur ces difficultés qu’a Luka à se remettre en phase avec sa vie officielle, s’articule sur les tracas que sa relation extra-conjugale lui cause, sur le comportement qu’ont chacun de leur côté les deux amants, sur l’importance qu’ils donnent l’un l’autre à cette aventure qu’il partagent ; lui ultra préoccupé et elle assumant pleinement…

Sous les crayons de Jean-Philippe Kalonji qui décline la quasi totalité de ses planches en noir et blanc en ne faisant intervenir la couleur qu’à l’occasion de peu nombreux et furtifs instantanés, le récit de Lydia Frost (qui signe là sa première BD) trouve son équilibre entre érotisme et culpabilité ou non, entre vie quotidienne terre à terre et considérations psychologiques.

Une belle réussite, graphique autant que sur le fond.
 

Par Sylvestre, le 7 décembre 2014

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