Immonde !

Jusqu’à il y a quelques mois, la petite ville de Morterre dépérissait, les principales usines du coins fermant tour à tour, la population se retrouvait progressivement sans emploi. Avec l’ouverture de l’Agemma, une entreprise d’extraction de minerais radioactifs qui s’est mise à exploiter les sous-sols de la région, la ville s’est redynamisée, même si le fameux Tomium reste extrêmement dangereux, provoquant quelques accidents dans le coin, des difformités, des maladies étranges et inquiétantes.
Suivant sa famille et plus particulièrement son père qui vient de trouver un poste chez Agemma, Nour est une ado qui s’interroge sur le monde dans lequel elle vit. Elle commence à se poser des questions sur cette usine et sur ce qu’on y pratique réellement. Quand elle rencontre Jonas et Camille, deux adolescents de 17 ans qui sont dans sa classe, elle les pousse à enquêter avec elle. Que vont-ils découvrir ?

Par fredgri, le 15 juin 2022

Notre avis sur Immonde !

Après l’excellent L’Été fantôme, nous retrouvons Elizabeth Holleville dans un récit sombre et inquiétant, entre "Black Hole de Charles Burns, E.T. de Spielberg ou The Thing de John Carpenter". Dans les traces d’un groupe d’ados qui veulent élucider les mystères qui rodent en ville depuis l’ouverture d’une usine qui extrait un minerai hautement radioactif.
Nous glissons dans une histoire qui nous dépasse, tout d’abord par sa violence, mais surtout par le mystère qui entoure ces évènements qui se déchaînent au fur et à mesure que Nour et ses amis creusent pour trouver des réponses. L’autrice s’intéresse davantage aux ressentis des personnages qu’aux causes. Il n’est donc pas question, ici, de connaître véritablement les origines de ces créatures, ni même d’échafauder des théories, juste de constater les effets, les ravages !

L’écriture est vraiment fine, Elizabeth Holleville prend son temps pour installer le cadre de son histoire, les ados, leurs problème relationnels avec les autres, le caractère des uns et des autres, tout en laissant l’étrange s’immiscer petit à petit. On découvre alors des ados marginaux, mais pas nécessairement ancrés dans un modèle Geek un peu à la mode. On évite ainsi toutes les références poussives à la Stranger Things, par exemple. Ils s’ennuient et tentent de dépasser cette barrière du paraître qui enveloppe toute la ville, Même s’ils restent plus dans une position de spectateur tout du long, assistant désarmés àla folie destructrice qui se déverse sur l’usine, puis sur la ville !

Un album captivant, servi par un dessin minimaliste, mais suffisamment expressif. On a même le plaisir de voir Timothé Le Boucher réaliser quelques pages en fan art pour accompagner ce roman graphique très conseillé !

Une belle petite curiosité !

Par FredGri, le 15 juin 2022

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