Il faut tuer José Bové

Trois multinationales contrariées par les actions de José Bové décident de l’éliminer. Elles ont trois semaines pour y parvenir et chacun décide d’utiliser une méthode qui lui est propre.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Il faut tuer José Bové

L’histoire tient sur un grain de maïs transgénique et n’est qu’un prétexte, celui de nous offrir une caricature des multinationales et des mouvements alter mondialistes. Et Jul ne manque pas d’imagination pour y parvenir. Il maîtrise très bien son sujet et sème les gags comme Monsanto sème les OGM.

L’humour se faufile partout (dans les dialogues, au premier plan, en arrière plan, dans le décor…) et « pollue » les sujets les plus sensibles. L’auteur grossit le trait mais reste généralement dans la réalité à l’exception bien sûr des moutons de José Bové. J’ai beaucoup ri avec ces ovins gardes du corps, adeptes de l’oreillette et des sports de combat.

Quant à José Bové, il n’est finalement pas le personnage central mais plutôt le fil conducteur de cette série de gags, presque là en spectateur. D’ailleurs, ce choix de Jul n’est sans doute pas innocent. Il pose, à travers l’album, une question : notre Bové n’est-il pas – malgré lui – un faire-valoir, une vitrine de l’alter mondialisme, la mascotte d’un mouvement qui recoupe une multitude de courants, d’idées souvent contradictoires et sans liens entre elles ? Un vaste foutoir qui se retrouve sous une bannière unique, celle de la contestation.

La lecture est donc intéressante et drôle. On sent toutefois que l’auteur peine un peu plus à fournir les gags dans la dernière partie du livre. C’est dommage, cela enlève du piment à la lecture et laisse un petit goût d’inachevé.
 

Par Legoffe, le 12 mars 2007

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