IKIGAMI PRÉAVIS DE MORT
Volume 3

Kazuko Takimoto mène sa campagne électorale d’une main de fer. Son principal cheval de bataille ? Appliquer encore plus scrupuleusement la terrible loi pour la prospérité nationale dont le point le plus célèbre est, bien sûr, l’ikigami, le fameux préavis de mort. Lors d’une vaccination à l’école, un enfant sur mille reçoit en effet une capsule qui lui ôtera la vie entre ses 18 et ses 24 ans, à une heure et une date prédéterminées. C’est cela qu’annonce l’ikigami à l’intéressé, 24 heures avant l’échéance.

Alors qu’elle rentre de son dernier meeting, Takimoto apprend de Fujimoto, livreur d’ikigamis, que son fils Naoki a reçu le terrible préavis. Mais, plutôt que d’être bouleversée, elle tente de convaincre son fils de venir avec elle pour sa prochaine allocution afin qu’il la soutienne publiquement et qu’il donne un sens à sa mort. Elle espère ainsi gagner à nouveau des points dans les sondages. Pour Naoki, c’est le choc. Lui qui ne s’entendait déjà guère avec une mère entièrement dévouée à la politique, ces paroles vont tout faire basculer.

Par legoffe, le 12 août 2009

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Notre avis sur IKIGAMI PRÉAVIS DE MORT #3 – Volume 3

L’auteur s’est saisi d’un thème difficile et original en imaginant cette société qui n’hésite pas à tuer une partie de sa jeunesse pour démontrer la valeur de la vie. Ce qui peut apparaître comme une caricature, une dérive impossible de la législation d’un pays, est pourtant traité de manière très réaliste et plutôt crédible. Si le lecteur s’interroge sur la manière dont la population a bien pu accepter pareille horreur dans une nation moderne, il entre dans le récit sans aucun problème, découvrant abasourdi le destin tragique de ceux qui vont être victimes de cet ikigami.

L’auteur prend soin, comme dans les précédents volumes, de surtout mettre en avant les personnages dont la vie va basculer. Dans ce nouvel opus, deux ikigamis sont distribués, bouleversant ainsi deux familles que nous suivons dans ces fatidiques 24 heures. La première explose dans une critique politique, rappelant justement que c’est bien le peuple qui nomme ceux qui voteront les lois dont celle de la prospérité nationale.

La seconde « famille » n’est, en fait, composée que d’un frère et d’une sœur, aveugle, qui vont être séparés par cette loi infâme, non sans nous avoir touchés. L’auteur joue, cette fois, la fibre émotionnelle avec une mise en scène très touchante organisée par le frère et Fujimoto, qui dépasse, pour le coup, ses prérogatives. Mais peut-on s’en étonner ? Le fonctionnaire se pose de plus en plus de questions sur cette loi. La marche vers la révolution ? Nous n’en sommes pas encore là, mais nous avons en tout cas une belle occasion de nous interroger sur la valeur de la vie. Un livre peut suffire à cela, inutile de prendre une sinistre capsule.

Par Legoffe, le 12 août 2009

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