IGNITION CITY
Tome 1

Février 1956, un à un les pays ferment leurs bases spatiales et de nombreux pilotes se retrouvent sur la sellette. Parmi eux, la jeune Mary, un pilote hors pair, qui a déjà un très beau palmarès derrière elle. Elle tient cet amour de l’espace de son père, le héros Rock Raven qui se battit jadis contre de nombreux ennemis extra terrestres sur mille et une planètes. Or, ce jour là, Mary apprend que son père est mort à Ignition City, une ile ou se trouve la dernière véritable base spatiale, même si elle ne sert qu’à collecter les débris qui flottent dans la stratosphère !!!
Mary se rend donc sur place pour enquêter et tenter de découvrir ce que son père pouvait bien faire là-bas et surtout qui a bien pu le tuer…

Par fredgri, le 9 avril 2012

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Notre avis sur IGNITION CITY #1 – Tome 1

Warren Ellis est un scénariste généralement assez inspiré, qui sait, en tout cas, toujours agrémenter ses scénarios d’un fond bien plus intéressant que la normale !

Ici, il reprend quelques vieilles figures de la SF des années 30 et se demande ce qui aurait pu leur arriver dans un monde plus réaliste et plus dur ! Ainsi, nous retrouvons sous d’autres noms, bien sur, Flash Gordon, Dale Arden, Hans Zarkov, Ming et Buck Rogers (respectivement sous les noms de Bowman l’éclair, Gayle Ransom, Dr Vukovic, Kharg et Bronco). Bien sur, tout les autres personnages semblent renvoyer à des figures célèbres du genre, mais on va en rester là, pour l’instant, car une fois ce principe de parallèle compris qu’importe les autres références.

Ellis part donc du principe que Bowman l’éclair a tué Kharg, réglant ainsi un conflit qui s’éternisait. Simplement, la Terre l’a ensuite rendu responsable de la situation qui avait dégénéré. Ce qui fait que ses compagnons et lui se sont vus, du jour au lendemain, discrédités et obligés d’aller se réfugier à Ignition City, avec l’impossibilité de reprendre la route de l’espace, de porter une arme… de s’éloigner de l’ile ! Quand Mary arrive sur place, elle trouve une population de losers qui vivote en se nourrissant de pilule (on ne cultive rien sur l’ile) et devant cohabiter avec des tribus d’extra terrestre.
L’ambiance est assez pathétique et la jeune fille va devoir louvoyer la-dedans pour arriver à ses fins.

Rien n’est donc rose dans cette histoire, on est très loin de la gloire passée, des couleurs flamboyantes, ici c’est la boue, la tôle rouillée, les carcasses qui s’entassent partout et des discours désenchantés. Néanmoins, la figure de Mary amène plus d’action, de volonté de changer, ce qui permet au récit de ne pas s’enfermer derrière un constat sombre.
Ellis pose ainsi un regard sur ces vieilles aventures pleines de charme qui ont progressivement disparu, victimes d’une époque. Il n’est pas forcément très tendre avec ces personnages, sans pour autant tout résumer à un récit noir, sans issu, ce qu’il est loin d’être.

Graphiquement, c’est vraiment extraordinaire. Un dessin très détaillé avec des couleurs grisâtres qui rajoutent à l’ambiance un filtre crasseux. On se prend vite à admirer ces cases, à chercher les petites références cachées. C’est superbe.

Alors, même si l’intrigue n’est pas si joyeuse, je vous conseille très vivement cette lecture. Vous y découvrirez une SF plus intimiste, mais passionnante.
Glénat s’ouvre donc aux comics et commence en beauté !

Par FredGri, le 9 avril 2012

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