ICARE
Icare

 
Un accouchement pour le moins étrange a eu lieu ce jour-là dans une maternité du pays : l’enfant, tout juste né, présenté à sa mère par le médecin, entre en lévitation à la surprise de tout le monde !

Aussitôt, l’information est relayée jusqu’aux plus hautes sphères de l’état d’où l’ordre redescend que soient mis au secret tous ceux qui ont eu connaissance de cet événement.

En effet, l’enfant va être isolé et soumis à des tests afin de voir en quoi ses capacités surnaturelles pourraient servir au pays que des terroristes tentent de déstabiliser.

Icare, l’enfant volant, va ainsi être élevé pendant de longues années sans avoir accès au monde extérieur…

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ICARE # – Icare

 
Quand deux grands noms de la BD s’associent pour créer, il est clair que le fruit de leur travail ne peut pas laisser indifférent ! D’autant plus qu’en France, il aura fallu attendre cinq longues années avant que soit publié Icare, par rapport à sa sortie japonaise. Un accouchement difficile, donc, mais un beau bébé, quand même, nous est arrivé !

On retrouve dans cette histoire un thème cher à Moebius : le vol. C’est un sujet abordé dans de nombreuses autres de ses réalisations comme l’Incal.

L’histoire, finalement, est d’une simplicité déroutante. On ne se laisse pas surprendre par l’enchaînement des situations. C’est un peu dommage. On est quand même désorienté par quelques scènes "chaudes", dès le début, et on se demande après coup, au fil de la lecture, quel était leur intérêt réel. De même, les personnages hostiles au régime sont des "hommes-éprouvettes", dotés d’un pouvoir de contrôle tel qu’il leur permet de s’auto-exploser. Ces détails s’avèrent à mon avis inutiles. Un terrorisme moins "SF" aurait très bien pu faire l’affaire.

Je ne serais en fait pas complet dans mon analyse critique du scénario si je ne vous parlais pas de la très intéressante interview proposée à la fin du livre. Dans celle-ci, on apprend qu’Icare a fait l’objet d’innombrables coupes franches, réduisant le récit à ce qu’il est aujourd’hui. L’explication du non-intérêt de certaines scènes, de certains éléments, s’y trouve donc et est justifiée. A nous de nous en contenter, mais (entre nous) heureusement, en finale, que certains passages aient été enlevés : je m’imagine mal Taniguchi partant dans tous les délires de Moebius !!!

Bon, ce qui m’a fait acheter ce livre, c’est le fait que Jirô Taniguchi tienne le crayon. J’ai toujours aimé ce que j’ai lu de lui. Là, je dois dire que je suis plus mitigé. Enchanté, comme toujours, mais avec une toute petite touche de déception. Le personnage Icare est mis en valeur tel le héros d’une manga pour enfants : cheveux en l’air, etc… Je n’aime pas trop. Tout comme les vignettes dans lesquelles on voit le général (féminin) rire de manière grassement masculine… D’habitude, c’est vrai que le meilleur du dessin de Taniguchi n’est pas dans les visages mais dans les décors et dans sa manière précise de les dessiner. Dans Icare, je ne nie pas que les décors sont sublimes, mais comme ils sont très géométriques, très droits, très modernes, très froids, je les ai trouvés moins "poétiques" que tout ce que j’ai vu dans ses autres œuvres.

Ah, et oui ! Un autre élément matérialisant la rencontre entre le Japon et l’Europe, c’est le livre lui-même. Manga à lire dans le sens japonais, cet album est un très bel objet et, ce n’est pas coutume dans ce style, toutes les pages sont en papier glacé.

Pour les fans de l’un des auteurs ou des deux : à lire absolument ! Pour les autres, Icare n’est peut-être pas le premier titre à choisir de lire pour entrer dans les univers de ces auteurs, mais reste une valeur sûre largement recommandée !

Par Sylvestre, le 19 décembre 2005

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