I like short songs

Cela débute comme quatre histoires qui vont progressivement se rejoindre pour suivre la même pente descendante, la même désillusion dramatique.
Que ce soit Barnabé, le jeune à lunettes qui photographie les petites culottes des passantes, tout en fredonnant du Blondie, ou bien Emily et sa copine Julia qui sèchent les cours pour aller se balader, ou finalement David qui par effet de ras-le-bol flingue sa femme et ses deux enfants avant de partir dans sa bagnole, vers l’inconnu, tous en ont simplement assez de ce système et pour une fois, ils font une pause…

Par fredgri, le 10 décembre 2011

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Notre avis sur I like short songs

J’avais, cet après-midi, une heure de bus qui m’attendait. Je me suis dit que ça pourrait être une bonne occasion pour lire d’une traite cet album assez particulier !
Et, en fait, je crois que c’était les conditions idéales.

Je m’explique.

On se trouve ici face à un album assez sombre, voir même parfois assez plombant et dérangeant. Se plonger dans cette lecture c’est entrer dans le monde de quatre personnages en rupture avec la société et le système qui les entourent. Pratiquement aucune communication ne leur semble possible avec un rejet systématique de tout ceux qui peuvent leur tendre la main. C’est un des thèmes récurent dans la BD indés, ces anti-héros du quotidien, ces rejetés de la société, ces marginaux qui n’ont semble-t il rien à dire et derrière les yeux desquels le lecteur sent poindre un réel désespoir parfois assez touchant.

Seulement, ici, l’auteur a voulu s’abstraire de tout artifice narratif, en vidant ces "héros" de tout contenu, en ne gardant que quelques reflets de leurs angoisses. Toutefois, malgré ce partie pris, étrangement, on se prend assez au jeu, même si les comportements irresponsables peuvent paraître limite agaçants à la longue.

Olive Booger commence son scénario en traitant tout ses protagonistes en même temps, en croisant les fils de son intrigues. Au fur et à mesure que l’on avance ça déraille, les situations partent en live et tous finissent par se rejoindre vers une fin de soirée complètement déjantée… Ils apprennent à se connaître, à s’apprécier, ils suivent peut-être le fil des choses sans essayer à un quelconque moment de prendre les choses en main, mais au fond ils essayent simplement de s’accepter les uns les autres.

De mon côté, je n’avais pas forcément envie de trop plonger dans ces brouillards, dans ce genre d’histoires qui reviennent régulièrement, qui traitent de cette jeunesse à la dérive, sans espoir, sans issue (a la limite allez voir les films de Gus Van Sant traitant de ce genre de thèmes). J’ai donc particulièrement apprécié d’avoir une lecture quelque peu "déconcentrée", ce qui a atténué le côté vraiment plombant de l’histoire et m’a permis de prendre un chouilla de recul par rapport à ce que je lisais.

A la finale, je ne suis certainement pas le lecteur idéal pour ce genre d’album, même si j’ai pu être touché par quelques scènes, toutefois on a ici un album dans la pure veine indépendante, sans concession. Et rien que pour ça l’achat peut se justifier !

Par FredGri, le 10 décembre 2011

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