Hosni

Dessinateur :


Scénariste :


Coloriste :


Éditions :

LA BOITE A BULLES

Collection :

Contre Coeur

Genre :

Chronique sociale

Drame

Hommage

Vie Quotidienne

Sortie :
ISBN : 9782849530894

Résumé de l'album Hosni


D’origine tunisienne, Hosni a grandi à Lyon où comme d’autres adolescents, il a un temps cédé aux sirènes de la petite délinquance. Il faut dire que sa vie n’a pas toujours été facile, entre promesses d’intégration et réalité du regard des autres. Pour son père non plus, tout ne fut pas rose en France. Au point qu’un jour, il a laissé Hosni et sa mère et s’en est retourné au pays.

Hosni avait fait quelques petits boulots, auparavant. Il avait même bossé à l’étranger. Il s’était aussi trouvé une copine de qui il attendait un enfant, mais sa belle famille ne voulait pas d’un Arabe. Avortement, séparation, déprime. Tout cela en plus du brusque départ de son père...

Alors Hosni a lâché prise. Et il s’est retrouvé à la rue.
S. D. F...
 

Par Sylvestre, le 01/10/2009

Notre avis sur l'album Hosni


Il fut peut-être un temps où certains choisissaient de vivre sur les chemins. Et s’il peut toujours en exister aujourd’hui pour se lancer dans ce genre d’aventure, on fait plutôt le constat que les très nombreuses personnes vivant dans la rue (ça fait moins bien que "sur les chemins", hein !?) ne le font pas par choix ni par plaisir... Exit l’image du happy hippie ménestrel ! Les S.D.F. sont aujourd’hui des jeunes, des vieux, des femmes et des hommes qui éventuellement avaient de bonnes situations professionnelles, mais qui tous, parfois du jour au lendemain, ont trébuché dans la vie. Pour diverses raisons : contexte économique, affaires de cœur, délinquance puis prison, etc...

Il y a ces reportages, ces articles, ou ces info-refrains, quand arrive l’hiver : tant de personnes vivent dans la rue... Tant sont mortes de froid... "On connaît le problème", "C’est malheureux..." Nous-mêmes, sans doute, avons tendance à nous voiler la face devant ce problème qui ne nous concerne pas, veinards que nous sommes - puisse cela durer. Et ainsi, il n’y a pas trop de surprise lors de la découverte de cette BD dans la mesure où on a l’impression d’avoir déjà entendu ou vu tout cela. Il n’y a pas d’action, non plus, et c’est une narration en voix off qui nous apporte case par case l’illustration de ce qu’elle raconte... Comme un reportage en images...

Mais la démarche est touchante et respectueuse. Respectée, aussi, vu que cette bande dessinée est née de la rencontre de l’auteur, Maximilien Le Roy, avec Hosni, le S.D.F. qui lui a demandé pourquoi en qualité d’auteur de BD, il ne ferait pas un ouvrage sur lui, sur les S.D.F... Pour en parler encore une fois, mais d’une autre manière, à ceux qui ne sont pas concernés, ou qui ne se sentent pas concernés, en tout cas. Promesse tenue. Hosni est la concrétisation de ce challenge. C’est donc un témoignage, une histoire véritable, une biographie, avec à la clé prison, problèmes d’intégration, puis déchéance... Une vie mouvementée, mais une vie pourtant vécue par d’autres personnes, nombreuses, même si chacun a sa propre histoire et a pu suivre un chemin différent vers l’enfer de la rue.

On a trop vite tendance à juger ces gens lorsqu’on est bien peinard chez soi. "Il n’avait qu’à commencer par ne pas faire de conneries", serait-on tenté de dire, par exemple. Mais... Qui est-on vraiment pour juger ? C’est Hosni qui s’est fait insulter parce qu’il avait cette couleur de peau. C’est lui qui s’est retrouvé sous les ponts. Pas nous ! On sait que ça arrive, mais on ne peut pas savoir comment il le ressent lui, au plus profond de son être... Quand on a intégré ça, ce "reportage" qu’on a l’impression d’avoir déjà vu prend alors une autre dimension.

Amer tableau, Hosni joue heureusement quelques notes d’espoir puisque celui qui a donné son titre à la BD s’en est sorti... On lui souhaite de ne pas retomber, soit dit en passant, et c’est assurément une partie du message de l’auteur Maximilien Le Roy qui rend hommage à Hosni avec son art, sa manière de s’exprimer... Hosni est ainsi une BD au dessin réaliste, fait d’après photos, mais aux couleurs parfois étranges, comme si ces vies décalées des nôtres avaient inspiré à l’artiste des couleurs qu’on n’aurait pas affectées, dans un autre contexte, aux sujets sur lesquels elles ont été apposées...

Après les planches de la bande dessinée, on trouve un cahier nous présentant quelques S.D.F. Leurs propos ont été recueillis et des photos d’eux ont été prises par Maxence Emery ; le tout y est rassemblé. Parmi elles, vous retrouverez Manuel, "Le Marseillais", qu’on a croisé dans l’histoire de Hosni...

Si vous avez aimé des bandes dessinées aux ambiances écorchées comme Assis debout ou Amères saisons, vous aimerez faire connaissance avec Hosni.
 

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Nos interviews liées

Questions à Maximilien Le Roy

Après Faire le Mur et Gaza, Chemins de traverse est votre troisième ouvrage sur le conflit israélo-palestinien. Pourquoi un tel attachement à ce sujet ? Pourquoi 3 ouvrages différents ?
Maximilien Le Roy : Les Chemins de traverse est un projet qui remonte à plusieurs années. C'était le premier sur le sujet. Mais les circonstances étant, il n'a pu être mené à bien que récemment. Gaza est un ouvrage qui s'est imposé de lui-même, sans préméditation aucune, durant l'opération israélienne Plomb Durci. Enfin, Faire le Mur est né d'une rencontre avec un Palestinien lors d'un premier voyage en Cisjordanie. Tout ceci s'est donc imbriqué en assez peu de temps. On pourra d'ailleurs constater que les trois, sans se répéter ni proposer les mêmes angles d'attaque, abordent le bombardement de Gaza. D'où la vision, à posteriori, d'un genre de triptyque [...]

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