HOROLOGIOM
Le ministère de la peur

Horologiom est une cité autarcique basée sur le principe de la mécanique, dans laquelle toute émotion humaine est proscrite et sévèrement réprimée. Pour s’assurer l’adhésion de tous au culte religieux du Grand Rouage, les humains se voient greffés dès leur plus jeune enfance une clé au sommet du crâne, dont le remontage ne peut être assuré que par des robots dénommés "Remonteurs".
La violence entre individus fait l’objet d’un service particulier: Le service des violences privées, dont vous allez suivre les histoires à travers l’enquête menée par le Major Meurcy. iL a la lourde tâche d’enquêter sur l’assassinat de son adjoint Tineq, dont la tête a été retrouvée dans la rue enneigée, décapitée.

Par Matt, le 8 octobre 2011

Publicité

Notre avis sur HOROLOGIOM #6 – Le ministère de la peur

11 ans après la fin d’Horologiom, le dessinateur et scénariste Fabrice Lebeault reprend la plume et le crayon pour nous proposer un sixième tome. Attention, il ne s’agit nullement d’une suite, mais simplement d’un one-shot indépendant dont l’action se déroule dans l’univers conçu autrefois par l’artiste.
Quel plaisir que l’annonce de cette promesse de faire revivre cet univers tellement hors norme, dans lequel chaque membre de la société est assimilé à un engrenage bien huilé, où les émotions humaines telles que l’amour, la haine, la compassion sont proscrites par le pouvoir religieux en place, et où chaque humain se voit doté d’une clé fixée en haut du crâne, qui l’asservit au dogme du Grand Rouage.
La sortie de ce sixième tome a également donné l’occasion aux éditions Delcourt de ressortir le premier cycle composé de 5 tomes, dont les couvertures ont "subi" un petit lifting, sans toutefois modifier grandement leur identité visuelle.
Le défi était donc de taille: Il fallait premièrement intéresser les lecteurs d’antan, et deuxièmement séduire les nouveaux lecteurs qui ignoraient tout de cette série. A la lecture du Ministère de la peur, le résultat est pour moi assez convainquant.

L’album commence par un bref résumé en deux pages des bases et préceptes de la cité, tout en procédant à un focus sur le service des violences privées, en charge des crimes commis dans la cité. Ce résumé permet aux nouveaux lecteurs de bien saisir dès le départ le concept novateur.
A l’intérieur de l’album, on retrouve l’univers graphique du premier cycle, avec cette architecture si géométrique qui fait pour moi le charme de la série, mais également des robots aux particularités toujours aussi surprenantes. Fabrice Lebeault n’est donc absolument pas "rouillé", ce qu’on pouvait légitimement craindre après 7 ans d’absence de la série. Les couleurs sont toujours aussi flamboyantes, même si l’on remarque de suite qu’il ne s’agit plus de la patte de Florence Breton. C’est en effet un duo que l’on retrouve aux commandes, composé d’Albertine Ralenti et de Madie Zombie.
Côté scénario, Fabrice Lebeault fait mouche : L’enquête du major est en effet savoureuse et s’avère par moments très humoristique, grâce à l’attitude des différents protagonistes ou tout simplement par l’emploi de jeux de mots simples mais efficaces.
Les 56 pages du ministère de la peur se lisent d’une traite, parfois avec nostalgie mais toujours avec intérêt. Un seul regret pour moi, le côté un peu conformiste du découpage comparé au premier cycle.

Enfin, le lecteur savourera, une fois le récit terminé, quelques pages de croquis abritées par un cahier graphique. Une très bonne initiative pour tous les afficionados du travail de Fabrice Lebeault qui, je l’espère, nous gratifiera d’autres tomes indépendants de cette qualité!

Par Matt, le 8 octobre 2011

Publicité