HORACIO D'ALBA
La République du point d'honneur

En ce 16ème siècle, lassées par des conflits interminables, les provinces du nord de l’Italie ont décidé, par l’intermédiaire de leurs représentants et de leurs chefs de guerre, de s’unir sous les mêmes couleurs afin de stopper toute belligérance et asseoir ainsi une paix durable. Dorénavant, à l’aube de la nouvelle société qui s’annonce, les rivalités entre opposants se traiteront différemment via des émissaires professionnels issus d’académies prestigieuses et spécialisés dans l’usage d’armes en tout genre, les duellistes. L’un d’eux, s’est forgé une réputation telle, que ses faits d’armes l’ont transformé en une véritable légende, aujourd’hui oubliée. Il s’agit d’Horacio d’Alba, un bretteur qui mit son bras armé au service de la République et qui n’hésita pas à tuer sa propre femme au nom de cette haute institution et à se mettre en travers de la route d’un sénateur désireux de refondre le système.

 

Par phibes, le 10 mars 2011

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Notre avis sur HORACIO D’ALBA #1 – La République du point d’honneur

Le moins que l’on puisse dire est qu’Horacio d’Alba est un héros qui fait entrer par la grande porte deux jeunes auteurs possédant un potentiel remarquable. Publiés par les éditions 12bis, ces derniers produisent ici leur première bande dessinée qui nous transporte dans l’Italie de la Renaissance, au sein d’une République qui, pour éviter de rentrer dans des grands conflits, préfère les régler par des représentants patentés.

A partir d’une structure habilement travaillée qui doit expliciter l’organisation politique du système concerné et l’apologie d’un duelliste hors norme, Jérôme Le Gris nous plonge dans une évocation historique romaine superbe, à la fois ancestrale et moderne. Dans ce contexte d’émancipation culturelle, le scénariste forge son intrigue autour du fameux Horacio d’Alba, véritable bretteur à la solde de la République qui élude tout sentiment quand il est en mission et d’autres personnages clés tels Julius, son fils, et le sénateur Rembrandt.

Ce premier épisode est donc l’occasion de saisir le personnage principal, son caractère, ses mésaventures familiales et sa future mission qui doit l’amener à s’associer avec des duellistes d’une académie adverse. La mise en place est rigoureuse, appuyée par une narration et des dialogues ampoulés, de grande qualité qui présagent une aventure à sensation et pleine de ressources.

On ne pourra qu’être subjugué par la qualité extraordinaire des dessins de Nicolas Siner qui, pour son premier album, frappe fort. Certes, comme il indique dans son blog (http://badbot.canalblog.com/), ce dernier est le fruit d’un travail intensif de 20 mois. Mais le résultat est là. L’authenticité de ses décors bigarrés et de ses personnages à l’effigie ciselée fait preuve d’une recherche graphique formidable. La beauté de son trait qui joue avec les proportions et les perspectives dans des planches entières est on ne peut plus ahurissante, le tout conforté par un encrage appuyé et une colorisation maison qui rend resplendissantes ses nombreuses vignettes.

Un récit historico-fictif comme on aime les parcourir, assurément empli d’une matière palpable et doté d’une richesse artistique indéniable. Un must de lecture !

 

Par Phibes, le 10 mars 2011

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