Hommes à la mer

Dernier album de la trilogie maritime par Riff Rebs qui décide, pour l’occasion d’adapter d’une part huit nouvelles sombres: "Un Sourire (de la fortune)" de Joseph Conrad, "Les Chevaux marins" et "Le Dernier voyage de Shamraken" de William Hope Hodgson, "La Chiourme" et "Le Grand Sud" de Pierre Mac Orlan, "Une descente dans le Maelström" d’Edgar Allan Poe, "Les Trois gabelous" de Marcel Schwob et "Le Naufrage" de Robert Louis Stevenson.
Il glisse entre chacune de ces histoires sept doubles pages qui illustrent des extraits de grands textes sur la mer et ses marins ("L’Odyssée" d’Homère, "Kernok le pirate" d’Eugène Sue, "Malgorn le baleinier" d’Émile Condroyer, "Le Vaisseau des morts" de Traven, "Un typhon" de Jack London, "Les Travailleurs de la mer" de Victor Hugo et enfin "Le Sphinx des glaces" de Jules Vernes)

Par fredgri, le 29 octobre 2014

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Notre avis sur Hommes à la mer

Pour cet ultime album qui conclue en beauté cette remarquable trilogie maritime, Riff Reb’s s’attarde cette fois sur une multitude de sources, de celles qui nous transmettent ces histoires que l’on se raconte le soir, au coin d’un feu. Qu’il s’agisse d’une belle femme qui un jour vint écouter un orchestre sur une galère pour finir emportée au fond de la mer, de ces trois douaniers séduits par l’or des pirates, de cet équipage échoué sur la banquise qui décide de s’aventurer malgré tout vers le Pôle Nord, ou encore de cet enfant qui rêvait de magnifiques hippocampes, sous l’eau, à chaque fois le trait de l’artiste vient transcender les ambiances, en insistant sur les ombres, sur ces silhouettes qui se dessinent au grès d’une vague.
C’est une nouvelle fois sublime et hypnotique ! On se laisse emporter dans ces récits qui tournent vite au drame, comme une sorte d’implacable malédiction qui rappelle qu’au final la mer a forcément le dernier mot.

Riff Reb’s alterne donc les ambiances suivant le rythme des écritures, néanmoins il se réapproprie complètement chaque nouvelle, jouant sur les expressions, les contre jour ou se dessine un sourire carnassier… Sous sa plume l’océan devient énigmatique et vivant, il se déchaîne, devient le lieu des mille et une légendes ou vivent les pirates, les monstres maritimes…
Cette invitation au voyage est envoutante, mais terrible aussi, car personne ne semble en réchapper… !

Cet album se dévore avec délice, on s’attarde sur chaque planche, on observe les détails, les coups de plume, le travail sur les textures, les couleurs ou glisse la lumière… Riff Reb’s nous charme de son talent qui explose sur chaque case, et plus particulièrement les pleines pages qui sont simplement magnifiques !
C’est vrai qu’en refermant ce volume on a envie de se perdre dans les superlatifs, car les émotions qui débordent ne font pas dans la demi mesure. Si vous êtes fan de l’artiste depuis ses premières œuvres vous ne pourrez que tomber sur l’évidente admiration que provoquent ces trois albums, cette trilogie qui marque déjà les esprits !

Alors comme les deux précédents, "Hommes à la mer" est un pur chef d’œuvre, à "consommer" sans modération ! Peut-être trouverez vous l’ensemble plein de drames, de sombres tragédies, mais il reste ce charme fascinant qui ne laisse personne indifférent ! Un artiste au sommet de son art, fabuleux voyages vers les profondeurs de la mer ou semblent flotter ces marins perdus…

Très recommandé !

Par FredGri, le 29 octobre 2014

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