Un homme qui passe

 
Il était sur le rivage lorsqu’il a vu la fusée de détresse déchirer la nuit noire. Il s’est alors précipité et a sauvé une jeune femme dont le bateau s’était échoué sur des rochers. La mer était déchaînée et il n’en aurait pas fallu beaucoup plus pour que la mort soit au rendez-vous. C’était un véritable miracle !

Néanmoins, au-delà de ça, l’arrivée de Kristen ne pouvait pas être qu’une coïncidence. Ils s’étaient déjà croisés, en effet, quelques mois plus tôt, chez son éditeur. Et ces jours-ci, il était justement en train de finaliser son prochain livre…
 

Par sylvestre, le 18 mars 2020

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Notre avis sur Un homme qui passe

 
Quand on voit qu’après avoir été secourue et après avoir pris une douche, Kristen réapparaît nue dans un peignoir, au début de l’histoire, on ne manque pas d’imaginer que l’histoire va finir par pousser la jeune femme et son sauveur dans un même lit. Mais on se trompe ! Et c’est tant mieux, car ce serait trop simple, n’est-ce pas ?!

En amateurs des belles femmes dessinées par Dany, on en conçoit alors presque de la déception. Mais là encore, des compensations sont à la clé puisque Paul nous raconte, en même temps qu’il répond à la curiosité de son "invitée", différentes histoires d’amour qu’il a vécues et qui, je vous le donne en mille, lui ont offert quelques parties de jambes en l’air !

Mais c’est ainsi que la première moitié de la bande dessinée se transforme en une collection de "souvenirs-trophées" qui font de Paul non pas le héros aventurier et séducteur qu’une époque aurait salué mais un égoïste collectionneur de femmes à ranger plutôt du côté des prédateurs… Et Kristen est là pour le lui faire savoir : bien qu’il lui ait sauvé la vie, Paul va devenir la cible d’une rafale de reproches de sa part ! Jusqu’à ce qu’on comprenne qui elle est, et jusqu’à ce qu’on comprenne pourquoi elle voulait venir jusqu’à lui.

Malheureusement, l’objectif de la vengeance de Kristen (car c’est bien de cela qu’on peut parler), n’est pas vraiment original même si on sent, en fin d’ouvrage, qu’elle s’est freinée et qu’en cela, l’issue a quelque chose de surprenant. Or, cette fadeur nous renvoie au trop long exposé des conquêtes de Paul, en première partie ; exposé qui n’a pas vraiment apporté grand-chose non plus, si ce n’est de très jolis dessins.

Ajoutez à cela qu’une énigme ne trouve pas clairement sa résolution (ce qu’envisageait Paul dans la toute première scène) et il ne vous restera plus, comme Kristen à la fin, qu’à invoquer les mystères de l’Amour en leur reconnaissant qu’effectivement ils changent – en bien ou en mal – les hommes et des femmes et restent une science inexacte qui n’a pas fini d’inspirer les gens. Mais au final, si on se sera régalé du coup de patte et des couleurs directes du dessinateur, on restera sur sa faim quant à l’intérêt du scénario.
 

Par Sylvestre, le 18 mars 2020

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